Face à ses deux frères aînés, Joseph tué au combat pendant la Seconde Guerre mondiale et John, 35e président des Etats-Unis, Rosemary a présenté dès son plus jeune âge un retard de développement dû à une naissance difficile qui l'aurait privée d'oxygène. "Elle a eu des difficultés d'apprentissage lorsqu'elle a atteint l'âge scolaire", lit-on sur le site de la bibliothèque présidentielle JFK. Ce qui ne l’empêchait pas de participer à la plupart des activités familiales. En 1938, elle suit ses parents lorsque son père est nommé ambassadeur des États-Unis en Grande-Bretagne.
C'est cette adolescence qui est à la base de l'opéra de 70 minutes, production de la réalisatrice et conceptrice Netia Jones, et musique de Brian Irvine avec Amy NíFhearraigh dans le rôle de Rosemary. Y est relaté un moment important de la vie de Rosemary, la lobotomie voulue par son père qu'elle a subie à 23 ans. D'après la bibliothèque JFK, le comportement de Rosemary a changé après son retour de Londres en 1940 "Rosemary ne faisait pas de progrès, mais semblait plutôt régresser", révélera plus tard sa sœur Eunice. On apprend que Joseph Kennedy était "persuadé qu'une lobotomie aiderait à calmer sa fille et à prévenir ses sauts d'humeur parfois violentes". Certains ont mis en doute la gravité de toute maladie mentale avant l'intervention "Elle n'a jamais été un obstacle, une gêne ou quelque chose de très négatif. J'ai toujours pensé que son état mental était limite et que la lobotomie que son père Joe a autorisée l'a vraiment perturbée" révèle Harvey Rachlin, auteur de The Kennedy: A Chronological History 1823-Present. Cette opération qui avait acquis une certaine popularité dans les années 1940, consiste à déconnecter le lobe frontal d'autres parties du cerveau. Des médecins américains et britanniques cherchaient un "remède" pour les patients souffrant de certaines maladies mentales jugées socialement inacceptables.
Pour Rosemary, cette lobotomie a été une catastrophe, elle s’est retrouvée avec des capacités diminuées, dans l’incapacité de s'occuper d'elle-même. Et elle a été envoyée à l'école pour enfants déficients de St. Coletta à Jefferson, dans le Wisconsin, où elle passera le reste de sa vie, assistée par des religieuses catholiques. Son état et son lieu de résidence ont été dissimulés pendant des décennies. Il a fallu attendre 1961, après l'élection de John à la présidence, pour que la famille explique l'absence de Rosemary et la lobotomie ne sera révélée qu'en 1987. Au cours de ses dernières années, Rosemary a eu quelques relations avec certains de ses frères et sœurs "Eunice Kennedy Shriver entretenait une relation particulièrement étroite avec sa sœur aînée, et avait une grande empathie pour Rosemary et d'autres personnes confrontées à des défis similaires", selon la bibliothèque présidentielle JFK. Rosemary Kennedy est décédée le 7 janvier 2005 à l'âge de 86 ans.
Pour raconter ces événements, la production de Brian Irvine et Netia Jones dispose d’une distribution composée d'une soprano, de deux acteurs et d'un artiste voix off. La soprano irlandaise Amy Ní Fhearraigh est Rosemary, jeune fille adorable, aimant la danse et la natation, pas spécialement intelligente mais incroyablement fidèle à ses parents malgré la terrible pression qu'ils exercent sur elle. Une voix off raconte la façon dont la famille voit la situation en lisant des extraits des journaux de Rose Kennedy. Les deux acteurs jouent une grande variété de personnages. Rédaction internationale En savoir plus sur cet auteur Dernier week-end des vacances. C’est la rentrée et nous nous l’affrontons tous en traînant nos galoches, ne sachant pas trop de quoi elle sera faite. Il y a un an, nous avions encore l’espoir que les problèmes et autres difficultés liés au Covid-19...