Terrible est le vent
qui dessèche la terre,
le vent sauvage et fou
aux caresses violentes,
qui courbe nos corps fragiles
dans notre course sur les grands Causses.
Terrible est le chemin
qui mène vers l’abime
des gorges profondes et noires.
Et là, tout en bas, au fond du gouffre,
là où coule la rivière
et ses flots sauvages et purs,
résonne l’écho des âmes disparues.
Dans le ciel infini,
Inlassablement tournoie, patient et obstiné,
un oiseau cherchant sa proie.
Des buissons incandescents
irradient au soleil couchant,
dans la chaleur terrible
de la pierre nue
chauffée à blanc.
Cela sent la menthe, le thym, le romarin,
et des milliers d’insectes crépitent
en un long chant d’amour.
La vie est là, incroyablement belle,
Belle à en mourir.
Au pied des lauriers noirs.