Plus d'un an après le dernier concert du trio désormais séparé Thérapie TAXI, Adélaïde Chabannes entame sa première tournée solo. De passage à Paris, elle s'est installée deux soirs de suite à la Maroquinerie (495 places !). Elle y a présenté son premier album, Et alors ? sorti le 23 septembre dernier sous son nouveau nom de scène " Adé ".
Mercredi soir, 1er février. La salle de la Maroquinerie, nichée au sous-sol d'un bâtiment du 20ème arrondissement de Paris, est pleine à craquer. Une poignée de chanceux patientent, curieux de découvrir ce que nous réserve un concert solo d'Adé.
Chez Thérapie TAXI, le mot d'ordre était " provoc' ". En solo, Adé a développé son premier disque autour d'un thème peu commun chez les jeunes de moins de 30 ans : la country.
La chanteuse a enregistré Et alors ? à Nashville, au Sound Emporium. Kenny Rogers, Johnny Cash, Robert Plant, Taylor Swift, Elvis Costello, Don Henley (The Eagles),... les plus grandes stars de la musique américaine ont foulé les planches de ce studio. À la Maroquinerie, Adé sèmera sa passion pour la folk et la country, sur fond de pop.
Les lumières s'éteignent. La scène est tamisée de bleu. Quatre musiciens s'installent : Sébastien, le bassiste, et Pierre, le guitariste, à gauche. Simon, le batteur, et Yoann, le second guitariste, à droite.
En voix off résonne Et Alors ?, morceau d'intro du disque " Tu veux danser / Alors libère ton corps / Puisqu'on s'en fout du rire des gens... ". Cette phrase sera le mantra de la soirée. Adé débarque, mini jupe et débardeur à franges noirs. Chapeau de cow-boy marron vissé sur sa tête. Bandana rouge noué autour du cou. Elle reprend le morceau en live et enchaîne avec Sunset. Les premiers rangs connaissent le refrain par coeur et, au centre, une spectatrice a suivi le dresscode : elle porte un chapeau de cow-boy rose !
Au fond de la scène, éparpillés le long du mur en briques rouges, huit saladiers Ikéa en inox servent de décoration murale. Au centre, " Adé " apparaît en police western taille XXL rappelant la pochette de disque. Eclairée par un faisceau de lumière bleue sur fond violet, la star de la soirée interprète la ballade Insomnies avant d'ironiser : " Ça c'était le moment de déprime, c'est fait ! "
Après avoir testé l'ambiance, elle ne cessera de communiquer avec le public. " Qui a un crush inavouable ? " demande-t-elle. Les rires fusent et elle dédie À peu près à une fan du premier rang qui se manifeste, l'encourageant à se jeter à l'eau dès demain...
Complètement dans son élément, l'ex-Thérapie TAXI fait danser toute la salle. Le thermomètre explose pendant et la chanteuse sort un éventail. Mais hors de question de calmer le jeu. C'est l'heure de la chorégraphie ! " Un enfant de deux ans y arriverait ", rassure-t-elle. Une démonstration : on écarte les bras, on tape des mains, et le groupe entame Les silences Side by side.
La Maroquinerie a dansé ? Eh bien, qu'elle chante maintenant ! Adé demande au public de l'accompagner en reprenant deux phrases du morceau Q, et elle transforme le concert en discothèque ! Les lumières danse sur les murs, les 495 spectateurs sautent, applaudissent, Adé en profite et motive la foule à se dépasser " comme en cours de sport ". Le dernier morceau Avec des si tranche avec le précédent. La couleur disparaît, le noir et le blanc remplissent l'espace. Yoann et Pierre se livrent à une battle de guitare et électrisent l'auditoire.
Fin de la partie. Adé lâche un " Merci ! " et disparaît en coulisses.
Quelques minutes à peine écoulées, le groupe réapparaît. Une seule question " Vous faites le décompte avec moi ? " et les fans saisissent immédiatement. " 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1...Bonne année !! " crient-ils en choeur. Le rappel commence par Bonne année, et s'ensuit un moment capsule hors du temps.
Pierre, Yoann, Simon et Sébastien entourent leur chef d'orchestre. Un spot de lumière rouge vise le quintet. Le batteur a laissé ses baguettes pour claquer des doigts. Devant Adé, un micro vintage comme dans les films américains des années 20. Elle offre un medley de ses influences. Le choix est pertinent : Jolene de Dolly Parton, un classique de la country qui avait été popularisé par les White Stripes. Home d'Edward Sharpe & The Magnetic Zeros, un groupe de folk américain actif depuis 2007. Et une reprise de leur maître folk à tous : Bob Dylan. Elle a choisi Don't Think twice it's all right du mythique album The Freewheelin ' et joue d'un instrument pour la première fois de la soirée : un harmonica. Logique.
La parenthèse intimiste s'achève et Adé envoie son tube radiophonique Tout Savoir. La scène reprend des couleurs vives. Avec un feutre, la chanteuse dédicace son chapeau et le fait voler dans le public... il est immédiatement intercepté par un fan au premier rang !
Pour clore le concert, la vedette empoigne de nouveau son harmonica et joue la ballade Si tu partais.
Si Adé partait maintenant... On se retrouvait à la Cigale ! Complet ? L'Olympia alors ! Rendez-vous le 29 novembre 2023.
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