Plus de onze ans sont passés. L’affiche de leur spectacle est toujours suspendue au fond du couloir de mon appartement, visible dès qu’on ouvre la porte. Je les avais vus à cette époque en extérieur. Vagabonds. Aujourd’hui dans une salle de spectacle, avec des lumières, des accessoires qu’ils n’avaient pas encore, ayant enrichi leurs propositions. D’ici, de là. Musiciens, clowns. Moa et Igor, deux virtuoses, l’une comme l’autre nous emportant dans des musiques au large spectre, l’un comme l’autre nous surprenant dans le jeu de leurs acrobaties, et ensemble capables bien sûr de nous faire rire mais aussi de nous émouvoir comme rarement cela nous arrive. Ils sont là, derrière le rideau, avant de le franchir, tandis que le public s’installe. Le public : des gens, venus en famille ou avec des ami.e.s. Ils racontent, par leur jeu et presque sans un mot, la vie, la mort, la naissance, la complémentarité, le partage. Viennent à nous et nous disent merci. Et nous aussi leur disons merci. Merci de nous accueillir dans leur histoire. Et de nous offrir ce paradis : un rideau, un lustre, des fleurs et de la paille, en forme d’amour.
J'ai vu ce spectacle au !POC! d'Alfortville (94)