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L'édito du dimanche : Abu Dhabi, mauvaise surprise

Publié le 05 février 2023 par Francky
L'édito du dimanche : Abu Dhabi, mauvaise surprise
La WTA a besoin d'argent. Eh oui, que voulez-vous. Depuis que la Chine est devenue persona non grata après l'affaire Shuai Peng, sans oublier la pandémie de Covid-19 dont elle est la source, les relations se sont soudainement refroidies entres les pontes du circuit féminin et le pays le plus peuplé du monde, si bien qu'un retour de la Chine dans le giron de la WTA parait compromis pour un temps. Problème, avec des tournois comme ceux de Pékin ou de Wuhan, l'Empire du Milieu était en mesure d'attirer de gros sponsors qui en faisait une nation particulièrement lucrative pour l'association sportive présidée depuis 2015 par l'ancien joueur Steve Simon. L'absence prolongée des chinois a donc contraint ce dernier à revoir ses plans en se tournant logiquement vers une terre ayant les moyens de sustenter une WTA en nette perte de vitesse en raison d'un public qui se raréfie et d'enceintes qui sonnent creux. Cette terre est le Moyen-Orient.
D'où l'idée d'ajouter au calendrier un tournoi qui viendrait compléter la traditionnelle tournée des Émirats qui a lieu en février. Ainsi, Abu Dhabi est venu s'ajouter à Doha et Dubaï, ce qui n'a pas manqué de susciter des remarques. La première embrouille vient du fait que le tournoi ait été ajouté tardivement au calendrier (il n'y figurait pas en novembre dernier lorsque la WTA a rendu public sa programmation pour les six premiers mois de l'année 2023), ce qui a aussitôt entraîné des conséquences fâcheuses pour les organisateurs du tournoi de Linz, en Autriche, organisé en même temps (du 6 au 12 février) et qui se retrouve avec un manque à gagner évident de par son statut de WTA 250 alors que le tournoi d'Abu Dhabi est classé en WTA 500. On est d'autant plus embêté du côté de Linz que l'épreuve, purement annulée en 2022, était habituellement programmée en fin de saison et qu'il fut convenu de l'avancer de plusieurs mois cette année afin de boucher un trou dans le calendrier. On peut comprendre que la pilule soit dure à avaler pour la fédération autrichienne même si Abu Dhabi s'est tout de même pris un méchant retour de bâton dans cette histoire. En effet, malgré l'ombre que pourrait lui faire le tournoi oriental, Linz a tout de même pu accomplir un petit prodige en attirant une joueuse du top 10, la grecque Maria Sakkari, à laquelle viennent s'ajouter Ekaterina Alexandrova, Petra Martic, Katerina Siniakova, Linda Noskova et Donna Vekic, récente quart de finaliste de l'Open d'Australie. Pas si mal quand on constate que les organisateurs de l'Open d'Abu Dhabi se sont pris les pieds dans le tapis en ne réussissant à faire venir que deux joueuses du top 10, Daria Kasatkina et Elena Rybakina (certes finaliste du dernier Open d'Australie). Bon d'accord, les sponsors vont pouvoir aussi compter sur la présence de Belinda Bencic, Jelena Ostapenko, Paula Badosa, Danielle Collins et Bianca Andreescu (si elle est remise de sa blessure à l'Open de Thaïlande) mais, tout de même, l'absence des sept premières mondiales, dont celle de la tunisienne Ons Jabeur, qui a finalement renoncé à participer à l'événement après un Open d'Australie catastrophique, viennent assombrir un tableau trop idyllique sur le papier. Au bout du compte, même s'il pourra sans doute renflouer un peu les caisses, le tournoi d'Abu Dhabi paie lui aussi les erreurs stratégiques de la WTA en ayant été ajouté au calendrier seulement une semaine après la finale de l'Open d'Australie, tournoi dont on sait les exigences physiques qu'il réclame. Voilà au final un travail digne d'un amateurisme sans nom et dont le circuit féminin, édifice vieillissant et bancal, ne va pas sortir gagnant.

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