C’est donc à Olivier Py que la rumeur disait devancé par deux candidates qu’incombera la tâche de redonner au théâtre du Châtelet son lustre passé et surtout une identité artistique affirmée. A 57 ans, ce dramaturge, metteur en scène de théâtre et d’une trentaine d’opéras, comédien, chanteur, auteur de romans et réalisateur de films est loin d’être un inconnu. Il a dirigé le Festival d’Avignon de 2014 à 2022 et auparavant il avait été aux commandes du théâtre de l’Odéon de 2007 à 2012.
Le nouveau directeur artistique qui va préparer la saison 2024-2025, celle de 2023-2024 est déjà programmée, a déclaré "Je veux transformer le Châtelet en un lieu d’exception, je veux que ça soit la fête, qu’on se dise qu’on a envie d’aller au Châtelet, que tout le monde se sente accueilli dans ce lieu situé dans un des plus beaux lieux de Paris". Il précise "L’héritage de cette maison, c’est la musique, l’opérette, la comédie musicale, la danse, c’est un héritage extraordinaire, je vais essayer de réinventer cette identité et de la servir. Je veux que ça soit international – avec une importance quand même accordée au chant en français –, pluridisciplinaire, populaire et exigeant". Il insiste sur le fait que son premier travail sera de travailler avec les équipes pour résorber le déficit. Il se dit habitué à trouver "des solutions même quand mathématiquement il n’y en a pas". Et il confie "Je continuerai à travailler sur la démocratisation culturelle, c’est une des choses que la Ville de Paris attend de moi".
Ses concurrentes Valérie Chevalier et Sandrina Martins, faisaient cependant figures de finalistes et ont toutes deux des états de service fort convenables. Valérie Chevalier comme directrice générale de l’opéra-orchestre de Montpellier et Sandrina Martins en tant que directrice générale du Carreau du Temple, lieu culturel du IIIe arrondissement de Paris.
On ne peut pas dire que la nomination d’Olivier Py ait suscité l’enthousiasme, d’aucuns font justement remarquer qu’il est rare de trouver des femmes à la tête d’établissements prestigieux. Dans un long tweet Alice Coffin, élue écologiste au Conseil de Paris et au conseil d’administration du théâtre, et elle faisait partie du comité de sélection, est particulièrement indignée "Deux femmes aux excellents dossiers ont été retenues. Un choix unanime. Le choix final aurait dû se faire entre elles. Mais c’est Olivier Py qui a été repêché. Au détriment de dossiers jugés meilleurs. C’est un scandale, et l’illustration exacte de comment fonctionne l’entre-soi au sein des institutions culturelles. Toute ma solidarité aux femmes injustement évincées". Et elle ajoute "Le choix de nommer Olivier Py à la tête du Théâtre du Châtelet relève autant de l’arbitraire que du sexisme très particulier du monde culturel et du monde politique".
La maire de Paris Anne Hidalgo, bien au contraire, ne cache pas sa joie et évoque "l’immense artiste, salué partout dans le monde" qu’est Py et la "promesse assurée d’audace, de joie, de surprise, et d’impertinence" que sera son programme.
Quant à Xavier Couture, président du conseil d’administration du Châtelet, il a salué la nomination d’une "figure majeure du spectacle vivant". Il a souligné la volonté d'Olivier Py de donner au théâtre "une nouvelle dynamique".
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