Depuis deux jours, une cinquantaine d’employés de Bolloré Africa Logistics, vêtus de noir, observent un mouvement d’humeur à l’entrée de la direction générale à Douala.
En effet, ceci fait suite à la cession depuis le 21 décembre 2022 de 100% de Bolloré Africa Logistics au groupe MSC. Cette cession concerne l’ensemble des activités de transport et de logistique du Groupe Bolloré en Afrique et notamment au Cameroun,
Suite à cette cession, 407 employés conseillés par les Délégués du Personnel ont entrepris de saisir l’inspection du Travail et de la sécurité sociale du Littoral, en exprimant le souhait par courrier de ne pas continuer l’aventure avec le Groupe MSC. Le courrier envoyé à la déléguée régional du Travail était libellé ainsi qu’il suit : : « Madame la Déléguée, relativement au projet de cession de 100% des actifs de Bolloré Logistics au Groupe MSC et en respect des dispositions pertinentes de l’article 42 du code du travail camerounais en son alinéa 1 (b), j’ai le respectueux honneur de vous exprimer mon souhait d’être licencié avant la modification de la situation juridique de l’employeur ».
Lire aussiCameroun - Camwater: Le Directeur général confond les signataires du préavis de grèveAprès réception des courriers de demande de licenciements, Madame ETOUNDI BEKONO Christel Sonia a adressé le mardi 24 janvier 2023 une lettre au Directeur Général de Bolloré Transport & Logistics Cameroun. « certains employés des sociétés Bolloré Transport & Logistics Cameroun et Socopao m’ont saisi, exprimant ainsi le souhait de voir liquider leurs droits, suite à la cession d’actifs au Groupe MSC. Je vous saurai gré de toutes les dispositions que vous voudrez bien prendre en vue du respect strict et scrupuleux des dispositions légales et réglementaires y relatives », a-t-elle écrit. Le 26 janvier 2023, elle est revenue à la charge dans un autre courrier en transmettant la liste des 407 salariés qui ont exprimé le souhait d’être licenciés
Le vendredi 27 janvier 2023, Serge AGNERO, Directeur Général de Cameroun a envoyé une note administrative à l’ensemble de ses collaborateurs. « Nous n’avons de cesse d’indiquer que la cession actuelle n’induisant aucun changement juridique au Cameroun, l’article 42 ne pouvait s’appliquer. Notre position n’ayant pas suscité l’adhésion de la Délégation Régionale du Travail, nous avons de droit exercé un recours hiérarchique auprès du Ministre du Travail, pour demander un avis technique au sujet de l’applicabilité de l’article 42 alinéa 1a et 1b du Code du travail ».
Lire aussiCameroun : La vente des whiskies en sachet autorisée jusqu'en 2027Serge AGNERO de poursuivre : « Toutefois, au regard d’une part d’une correspondance récente reçue de la Délégation Régionale du Travail et de la Sécurité Sociale, mais également, dans le souci de préserver le climat social au sein de nos entités nous prenons acte de cette décision de l’Inspection du Travail qui nous demande d’appliquer de manière stricte et scrupuleuse les modalités de l’article 42 qui consiste en un double volet. D’une part, le maintien de l’emploi, avec leurs acquis sociaux, pour les collaborateurs souhaitant continuer l’aventure et d’autre part le licenciement avec paiements des droits légaux (Préavis et indemnité de licenciement), sans obligation légale de réembauche pour ceux des travailleurs qui ont décidé de manière volontaire et unilatérale, de mettre un terme à leur relation contractuelle avec l’Employeur ».
Lire aussiConséquence de la mauvaise gouvernance au PAD : CMA CGM quitte le Port Autonome de DoualaDepuis le mardi 31 janvier 2023, des huissiers de justice servent des notifications de licenciements aux employés qui en ont fait la demande.
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