Dans la vie, chacun de nous fait face aux événements les plus déterminants de son existence.
Avec l’assassinat répugnant du célèbre journaliste camerounais Martinez Zogo, Paul Biya dont les actions d’éclat en 40 ans de règne sont quasiment inexistantes, a rendez-vous avec l’histoire. Âgé de 90 ans, usé et épuisé par ses lourdes fonctions, il a un pont d’or pour sortir sous les ovations, et surtout, donner la preuve qu’il gouverne toujours le Cameroun, et qu’il ne règne pas.
Le chef de l’État a bien fait d’ordonner une enquête sur l’assassinat rituel et cruel de son » fils », le journaliste Martinez Zogo. Mais ce n’est pas là que les Camerounais l’attendent. Ils savaient d’ailleurs qu’il instruirait ces investigations à son secrétaire général. Et à la fin, les résultats de ces enquêtes n’ont jamais abouti. Des exemples sont légion : les assassinats du Rev. Père Engelbert Mveng, les nones de Djoum, le prêtre et journaliste Joseph Mbassi ( Journal catholique l’Effort Camerounais) Mgr Yves Plumey, Mgr Jean Benoît, les journalistes Bibi Ngota, Louis Koum Koum, Mgr Jean Benoît Balla Ses compatriotes l’attendent plutôt sur les résultats de l’enquête. Ils veulent, et les commanditaires ( sans doute très haut placés et puissants, au vu du mode opératoire jugé très professionnel de l’assassinat du journaliste), et les tortionnaires- tueurs. Surtout, pas d’acteurs pour jouer les coupables. Raison pour laquelle, les commanditaires intéressent plus les compatriotes de Paul Biya.
Lire aussiCameroun - Succession : Comment le sérail veut fragiliser Paul BiyaAutre chose, les Camerounais attendent impatiemment la formation d’un nouveau gouvernement. Un changement qu’ils souhaitent au fond, et non plus seulement un jeu de chaises musicales. Les compatriotes de Paul Biya ne souhaitent plus voir aucun nom de tous ces membres du gouvernement. Pour eux, il s’agit du gouvernement le plus incompétent de tous les temps, avec des ministres aux mêmes postes depuis 19 ans, 11 ans ans ( Fame Ndongo, Hele Pierre, Mbarga Atangana, Madeline Tchiunte, Bello Bouba, Laurent Esso, Ferdinand Ngoh Ngoh)
Lire aussiCameroun - Procédure judiciaire : Albert Dzongang convoqué à la policePaul Biya a donc rendez-vous avec l’histoire. S’il livre les commanditaires et les assassins du journaliste Martinez Zogo, change radicalement son gouvernement, il sera porté en triomphe, et célébré par tout un pays. Aussi cynique que cela puisse paraître, l’assassinat de Martinez Zogo ainsi que la formation d’un nouveau gouvernement, lui donnent l’occasion ultime et inespérée, de bénéficier des suffrages de tous les Camerounais pour une retraite glorieuse et un accompagnement par des prières au paradis.
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