Publié en 2021, cet ouvrage introduit par des prolégomènes et conclus par un épilogue contient quatre chapitres et se présente en coffret. De nombreuses images accompagnent un texte riche et très documenté. Comme je l’ai fait les mois précédents pour La lecture des pierres de Roger Caillois, je vais avancer dans ma lecture et j’en laisserai dans ce blog une fois par mois une trace.
Vertus animistes de l’ornement
(…)
comment s’effectue ce secret travail du cadre, comment le supposé « dehors » participe au soi-disant « dedans » de l’oeuvre (…) ce retable conçu en 1510 par Gérard David, et d’abord ses volets extérieurs, lesquels, repliés, représentent un paysage de forêt et cachent, soustraient à notre curiosité le panneau principal figurant, lui, une Nativité. (…) ces deux pans de feuillage font office de seuil. Il faut traverser la forêt — espace de solitude et de pèlerinage, à l’écart, en dehors (foris en latin, dont le mot « forêt » serait étymologiquement dérivé ) ; espace de transit (un chemin de terre est là, qui se fraie un passage entre les fûts rapprochés des arbres et dessert un monastère isolé) — avant que le centre (la fable chrétienne) nous soit enfin dévoilé. On n’est encore que sur le bord, à l’orée.