1994Ma douce amoureuse choisit de quitter son 418 pour venir vivre plus près de moi, à Montréal. Très tôt dans notre amour commun, je l'avais avisée, si nous devions nous prendre au sérieux, comme couple, il fallait qu'elle sache que je n'avais pas l'intention de retourner vivre à Québec. C'était Montréal, ensuite New York ou Londres, mais pas Boomer City. Deux ans plus tard, elle m'appellait me disait avoir vomi et passé l'aspirateur partout chez ses parents après avoir pris une grosse décision: elle venait vivre à Montréal. C'était une touchante déclaration d'amour que je salue encore, plus de 30 ans plus tard.
Étudiants universitaires nous étions. Mais l'été de 1994, nous étions en congé scolaire. Je travaillais de jour, de midi à 22h30, comme ticketier au cinéma du Complexe Desjardins, tout juste en face de la Place-des-Arts. Le cinéma était bien caché au niveau du deuxième étage. Pour s'y rendre, il fallait prendre des escaliers roulants. C'était apparement un ancien cinéma de films porno, disait-on. Je ne sais pas si c'était vrai ou si ce n'était que des inventions de projectionnistes. Nous avions comme tâche, une fois les films démarrés, de laver les salles de bain . C'est là que j'ai vu que la toilette des femmes est toujours pire que celles des hommes. Les hommes ne passent pas beaucoup de temps devant le miroir et ne se font pas tous un siège de confort en papier avant de s'assoir sur les bols. Dans la toilette des femmes, il y avait du papier PARTOUT! et els comptoirs de lavabos et miroirs étaient aspergés de je-ne-sais-quoi qui faisait en sorte qu'on se battait pour ne pas faire cette tâche. Au moins dans la toilette des femmes. Et ça c'était avant chaque film et à la fin du dernier. On peinait à imaginer si on sautait un ménage...Ce serait plus dégueulasse encore.
C'est aussi dans une de ces toilettes que j'avais surpris Macha Grenon avec son partenaire amoureux, y faire je-ne-sais-quoi, mais ensemble dans la même cabine, riant de toutes leurs dents avant de prendre la fuite, amusés.
Le jour des 48 ans de l'amoureuse, en 2018, ce cinéma devenait les bureaux de le CNESST.

Ce qui était intense, de juillet à août 1994, était que j'y travaillais de midi à 22h30, mais qu'ensuite, de minuit à 8 heures du matin, je travaillais aussi, à Verdun, au club Video Esprit sur Wellington. Au deuxième étage. Je faisais beaucoup d'argent. Je dormais peu, pendant un mois, un mois et demi, mais je faisais des sous. Et j'étais riche en films. Et entendons nous, je ne souffrais pas au boulot. Au Complexe, c'était assez tranquille et au club vidéo, de nuit, plus tranquille encore. Et fallait sonner au premier pour entrer me rejoindre au deuxième. Je me tapais 4 films par soir. Je pouvais même me permettre de dormir jusqu'à ce que ça sonne en bas. Ce que je faisais, de temps à autres. C'était le bonheur. Les clubs vidéos sont morts, eux aussi.
1992-1999.

Archambault Musique & Livres
1995-2001


Le magasin, ouvert en 1896, au coin de Berri & Ste-Catherine, fermera ses portes en juin. J'y serai, c'est certain. On y sera plusieurs j'imagine, sur 127 ans, y en a eu du monde là-dedans. Nous aurons une larme à l'oeil en souvenir de ce si bel environnement.
On apprenait ce week-end que le bar Le St-Sulpice, sur St-Denis, qui nous accueillait sur sa majestueuse terrasse intérieure ou à l'intérieur de ses trois étages, ou encore sur sa terrasse donnant sur St-Denis, que nous étions étudiants ou non, mais majoritairement étudiants avec l'UQAM presqu'en face, allait aussi fermer ses portes...
À quand la mort des bibliothèques?
Question de m'effacer complètement.
