Jean-Marie Vianney naît le 8 mai 1786 à Dardilly, commune de la région lyonnaise. Il est le quatrième enfant d'une famille qui en comptera six.
À dix-huit ans, il annonce à son père qu'il veut devenir prêtre, mais, à l'époque, cela signifie pratiquer le latin. Or le latin est un supplice pour lui.
En 1809, pour échapper à la conscription, il déserte et ne revient qu'en 1811. Il est admis au séminaire en 1812 et ordonné prêtre en août 1815.
Il n'a donc pas été facile ni rapide à Jean-Marie d'accéder à la prêtrise. Nommé vicaire à Écully, il voit très vite son confessionnal assiégé.
La raison de cette ferveur est qu'il est un homme de foi et que celle-ci rayonne dans ses instructions aux enfants et lorsqu'il monte en chaire.
Au décès du curé d'Écully, il ne lui succède pas et est nommé à Ars-en-Dombes, où il s'installe le 13 février 1818 et y poursuit son apostolat.
Là encore les fidèles se pressent à son confessionnal. N'est-ce pas parce qu'il est un confesseur sévère et que, quand il prêche, il est concret?
L'église est délabrée? Il la restaure. Son âme est assaillie par le grappin? Il fait pénitence et ses armes pour le combattre sont le jeûne et la prière.
Ses pénitents doivent être humbles: l'orgueil est la chaîne de chapelet de tous les vices, être confiants et ne pas douter de la miséricorde de Dieu.
Il dépense ce qu'il reçoit pour l'embellissement, et le renouvellement, de ce qu'il appelle le ménage du Bon Dieu, et l'aide à ses paroissiens pauvres.
En 1824, sous sa férule, une école gratuite ouvre dont les élèves sont d'abord les filles de la région, puis les filles abandonnées des environs.
Ce succès du curé d'Ars ne va pas sans calomnies proférées contre lui, mais elles n'aboutissent pas. Il reste pour ne pas leur donner raison.
Les foules qui viennent se confesser à lui suscitent jalousies et médisances de la part de confrères, mais leur conversion seule lui importe:
Je leur donne une petite pénitence et fais le reste à leur place.
La confession, décriée à l'époque par un Jules Michelet, est pourtant ce qui caractérise le curé d'Ars et qu'il donnera, épuisé, jusqu'à sa mort.
Aimé Richardt rappelle en fin d'ouvrage les conditions à remplir pour être béatifié, puis canonisé. En 1925, il devint ainsi Le saint curé d'Ars:
La commune d'Ars-sur-Formans est aujourd'hui un lieu de pèlerinage qui accueille plus de 500 000 visiteurs par an.
Le livre se termine par la reproduction de l'Acte d'amour du curé d'Ars, qui, comme le dit l'auteur, en fait une belle fin, dont ce bel extrait:
Je vous aime, ô mon Dieu, et je n'appréhende l'enfer que parce qu'on n'y aura jamais la douce consolation de vous aimer.
Francis Richard
Le saint curé d'Ars, Aimé Richardt, 120 pages, SOTECA (sortie le 1er mars 2023)
Livres précédents:
Chez François-Xavier de Guibert:
La vérité sur l'affaire Galilée (2007)
Calvin (2009)
Saint François de Sales et la Contre-Réforme (2013)
Jean Huss, précurseur de Luther (2013)
Bossuet, conscience de l'Eglise de France (2014)
Lacordaire - Le prédicateur, le religieux (2015)
Chez Artège:
Lamennais le révolté 1782-1854 (2017)
Zwingli le réformateur suisse 1484-1531 (2018)
Montalembert (2020)
Le Catholicisme social en France (1830-1870) (2020)
Saint François Xavier - Le missionnaire (2022)
Chez SOTECA:
Saint Vincent de Paul (1561-1660)-Le miséricordieux (2022)