Samedi soir dernier, un programmeur de jour (Tsay) dans ses pantalons de jogging, portant un "hoodie", sortant de son travail du soir, ticketier dans l'entreprise familiale, se trouvait dans le lobby quand le tireur fou, tuque sur la tête, s'est pointé, arme aux poings, devant lui.
Ce video provoque l'effet complètement inverse de la rage des images qui montraient les intervenants policiers regarder des images de renforcement mental sur leur téléphone, en pleine intervention de tuerie de la Robb Elementary School. Voià quelqu'un qui faisait quelque chose, qui réalisait l'insurmontable face à l'adversité. "YES!" nous sommes nous surpris à penser en voyant ces images dont j'ai d'abord pensé que les rôles étaient inverses. Me disant que ce vieil homme avait tout tenté et avait été étrangement épargné. Je me trompais sur l'identité de l'assassin. Le héros était le jeune gamer. Je me suis surpris à être ému presqu'aux larmes de revoir ces images avec les rôles maintenant mieux clarifiés.
Trop s'étendre sur le tueur pourrait provoquer des envies d'idolâtrer ou de copier. On craint un effet de contagion comme le président clown a été un décomplexeur d'ignominies.
Avec Tsay, et quelques autres, on a un nouveau corridor narratif dans ce cycle. Dès le début, on a un héros. Et on parle alors plus rapidement des victimes. Oui, un profil du tueur et des questions sur ses raisons, rien d'anormal. Mais aussi un angle héroïque qui agit en baume sur l'horreur. On a passé trois jours à raconter Abigail Zwerner, l'enseignante qui a été tiré à bout portant par son élève de 6 ans. Blessée, elle a évacué le reste de sa classe. A texté pour de l'aide qui n'a pas été prise au sérieux. Vit toujours avec une balle dans le corps.
Thomas James et Richard M.Fierro ont immobilisé un tireur au Club Q de Colorado Springs, qui a eu le temps de faire 5 morts, le 19 novembre dernier. Ils ont sauvé des tonnes de vies d'un carnage. Quand on tape les noms de Tsay. James & Fierro, dans google, le mot "héros" apparait tout juste à côté. Les gens cherchent les héros. Au cinéma, en amour, dans la vie, sur Google, partout.
"I had a gun"
Depuis facilement 10 ans, sinon plus, aux États-Unis, on apprend à penser qu'en chaque grand-père, père, frère, collègue, ami, amoureux, incel, se terre peut-être quelqu'un qui n'attend que d'exploser très publiquement. Dans l'extrême sang. À l'école, à la rentrée, aux États-Unis, on donne aux élèves, "un kit du survivant" en cas de tirs de fusil dans l'école. Envoyer tes enfants, aux États-Unis, est un coup de dés. Everyday.Elishja Dicken a tué un tireur dans un centre d'achats de l'Indiana. Parce qu'il était lui-même féru d'armes à feu et en avait une sur lui. Brandon Tsay, un gamer, n'a eu besoin que de quelques secondes pour comprendre que l'arme que le tueur avait en main n'était pas un jouet, qu'elle n'était pas conçue pour faire peur dans un dépanneur, et que par son langage corporel et son regard hagard, cet homme ne cherchait qu'à tuer. Pour Fierro et James, deux anciens soldats, le premier coup de feu les as placé en mode préventif et réactif. Ils sont intervenus en professionnels de la chose.
La seule personne qui peut te protéger est toi-même, devient alors le message. Individualiste message plus ou moins sain.
Gris foncé, noir. Les cours d'arme à feu et de protection personnelle ne sont jamais plus populaires qu'après tueries. Les affaires sont alors bonnes.
C'est émouvant à en avoir des larmes aux yeux. Des morts aussi absurdes pour simplement avoir été au mauvais endroit, au mauvais moment.
C'est enrageant. Mais pas de la même rage dont les déséquilibrés s'abreuvent, armés, pour faire leurs conneries. C'est aussi très émouvant à en pleurer, les héros.
Mais pas les larmes du deuil.
Les larmes de la fierté.
Le sacrifice héroïque a son visage partout dans cette chronique.
Brandon Tsay a sauvé probablement plusieurs innocentes vies il y a exactement 7 jours.