À Manon
De ta bouche, rose vermeille,
Lorsque ta langue sort, pareille
Au dard enivré d’une abeille,
Le cœur ouvre l’aile, et s’éveille.
Mais le sang court à flots troublants,
Quand l’essaim des baisers brûlants
Sur tes seins, coteaux ronds et blancs,
Mouille et mord tes boutons tremblants.
Une ardente et mystique rose
Que le feu de jeunesse arrose,
Tressaille et jamais ne repose
Sous les touffes d’un frais bosquet…
Que ne puis-je, en ton lit coquet,
Des trois roses faire un bouquet !
Henri Cantel
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