Elle est entrée dans ce bâtiment qu'elle a sans doute connu comme salle de cinéma à Phnom Penh dans les années 60-70, et qui, aujourd'hui, est habité par des familles qui y squattent. Elle monte un escalier marche après marche, s'appuyant sur sa canne et traverse des espaces en ruine, percés çà et là de trous par où, peut-être, on projetait les images, ou d'ouvertures de portes donnant sur l'extérieur. La lumière entre, par le même chemin qu'elle empruntait pour sortir, et la vie est à l'intérieur du cadre. Elle passe, la vieille dame silencieuse, sans un regard pour les gens qui vivent là, non par mépris, mais plutôt parce qu'elle est, elle-même, la mémoire qui hante ces lieux. L'actrice qui traverse ainsi le passé est décédée pendant le montage de ce court-métrage.
J'ai vu ce court-métrage, visible gratuitement jusqu'au 2 février, sur proposition de MK2 Curiosity.