Philippe Brun au micro. © Jean-Charles Houel
Philippe Brun, le député NUPES-PS de la circonscription des Louviers a présenté ses vœux, ce mercredi soir dans la salle des fêtes d’Incarville, à tous les militants, élus, associatifs, qui avaient répondu en nombre à son invitation. Dans une intervention d’une trentaine de minutes durant lesquelles il est apparu très à l’aise, Philippe Brun a jeté un regard rétrospectif sur le 19 juin 2022, jour qui a empêché le RN de réaliser le grand chelem dans l’Eure. En gagnant avec 350 voix d’avance sur la candidate de Marine Le Pen dans la circonscription de Louviers, le natif de la vallée de la Seine, a su rassembler sur son nom les voix de tous les citoyens et citoyennes attaché(e)s à la République et à la démocratie que l’extrême droite pervertit partout où elle sévit
Cette courte victoire dont il est un dépositaire lucide, oblige Philippe Brun à se démener à la fois au Palais Bourbon où sa présence dans l’hémicycle est remarquée autant que remarquable et dans l’Eure où il rend des visites fréquentes qu’il s’agisse des villages ou des agglomérations . Rien ne lui fait défaut.
Il est présent dans l’animation de la Commission des finances de l’assemblée nationale et assure une présence assidue lors des foires à tout, par exemple, où son équipe tient un stand au plus près des habitants. Car Philippe Brun aime le contact et l’écoute. Il se fait le porte parole de tous ceux et celles qui souffrent : famille monoparentales, déserts médicaux, sans oublier les dossiers chauds tels que le tracé de la déviation Est de Rouen laquelle ajoutera des péages autoroutiers et des tonnes de CO2 dans des sites magnifiques qu’ils soient fluviaux ou forestiers.
Avant de présenter ses vœux à la foule incarvillaise d’un soir, il a cité les grands sujets nationaux et locaux qui composent le contexte politique actuel. Evidemment, il s’oppose farouchement au projet de réforme de la retraite (75% des Français y sont hostiles) qu’il combat dans la rue aussi. Pour lui, il s’agit d’une loi « injuste, brutale, inefficace ». Il insiste sur les principles victimes du projet gouvernementale : la pénalisation des femmes aux carrières hachées ou interrompues ou encore les jeunes qui devront attendre 64 ans pour faire falloir leurs droits à la retraite : « les jeunes peu ou pas formés, les premiers de corvée en fait, assure le député de Louviers, paieront la retraite des cadres qui vivent plus longtemps. » Il indique être à l’origine d’une proposition de loi référendaire qui permettrait de donner la parole au peuple. Chiche ?
Profitant de l’absence de majorité absolue du camp macroniste, Philippe Brun a conscience d’être un député qui compte et qui peut aider à trouver des majorités conjoncturelles. Ce pourrait être le cas pour obtenir la nationalisation d’EDF, dossier sur lequel il est investi à 100 % comme il l’a été pour faire voter « le chèque Brun » en faveur des ménages qui se chauffent au bois. S’il regrette que les événements récents surgis au sein du PS ne donne pas une bonne image d’un parti auquel il a adhéré avant les législatives, il efface d’un trait rapide l’épisode d’un feuilleton dont on ne voit pas la fin mais qui, selon moi, met au jour les faiblesses d’une direction visiblement dépassée par la force d’une opposition devenue crédible sous la houlette de Nicolas Mayer-Rossignol.
Autre temps fort de la soirée : les relations du député Brun avec les élus de l’ensemble des communes de la circonscription. Philippe a la volonté d’associer les maires, Marc-Antoine Jamet (à Val-de-Reuil) étant un conseiller avisé et François-Xavier Priollaud (à Louviers) malgré des différences, pour défendre les intérêts collectifs. Il dit écouter avec attention les doléances de ceux et celles dont la voix n’a pas toujours été prise en compte. Citant les pratiques et les actions de Pierre Mendès France, Philippe Brun se dit inspiré par cette grande figure de la gauche, dans une région où ce nom est un symbole de fidélité, de fierté et d’action.
Si j’osais, je dirais que toutes les mesures et tous les programmes qu’il défend se situent bien à gauche. A l’heure même où l’enquête de Victor Castanet consacrée aux EHPAD est à nouveau publiée et renforcée et dénonce de nouveaux scandales, le député de Louviers se grandirait en plaçant le gouvernement actuel et le Président de la République devant leur passivité et leur inaction face au grand âge. Tous et toutes, nous serons vieux un jour. Si beaucoup souhaitent rester à leur domicile le plus longtemps possible, pensons à ces handicapés, victimes de parkinson ou d’Alzheimer ou d’autres démences séniles dont les familles ont mesuré leur taux d’impuissance ou d’incapacité financière à agir. Une loi grand âge est urgente. Philippe pourrait devenir le croisé d’une guerre qui, pour l’instant, fait de nombreuses victimes dans le silence et l’oubli.