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Equifax se voit courtier de données personnelles

Publié le 24 janvier 2023 par Patriceb @cestpasmonidee
EquifaxPour les principaux spécialistes du score de crédit, la généralisation de la banque ouverte a donné naissance à une nouvelle concurrence, féroce et résolue, qui menace les activités historiques où ils régnaient jusqu'à présent sans partage. En réponse, Equifax essaie désormais d'élargir son approche à tout le spectre des données personnelles.
Un des premiers axes de diversification pour l'entreprise consiste, avec son offre Verification Exchange, à offrir un service de contrôle de l'emploi et (en option) de la rémunération des individus. Bien qu'elle repose sur diverses sources, notamment dans le traditionnel vivier des institutions financières, elle fait un bond en avant grâce à la signature d'un partenariat avec Sage pour la connexion avec sa plate-forme de gestion des ressources humaines, équipant 4 entreprises britanniques privées sur 10.
Le mode de fonctionnement retenu ne présente aucune surprise. Une fois obtenu l'accord (explicite) du consommateur pour l'accès à son profil, Equifax transmet au demandeur (qualifié) – via une API, naturellement – les informations sur l'employeur de l'individu en question, sa date d'entrée en fonction, l'intitulé de son poste… ou, dans la version la plus complète, un historique professionnel complet, comprenant également le salaire brut, sa fréquence de versement et quelques informations supplémentaires.
Pour ses clients potentiels, depuis les établissements de crédit jusqu'aux recruteurs, qui ont un besoin légitime de s'assurer de la situation professionnelle de leurs interlocuteurs, la proposition de valeur du Verification Exchange est une évidence. La mise à disposition de données fiables par un intermédiaire reconnu, via une interface centralisée facile à mettre en œuvre, représente en effet un moyen incomparable de simplifier des tâches administratives manuelles habituellement lourdes et sujettes aux erreurs.
Equifax Verification Exchange
En revanche, Equifax sait que l'acceptation par les citoyens de son système – relativement invasif vis-à-vis de la vie privée – constitue un sujet délicat. Aussi n'épargne-t-elle pas ses efforts afin de rassurer : outre son insistance à mentionner le criblage des utilisateurs et l'exigence de consentement, elle met en avant son expérience en matière de cybersécurité (malheureusement ternie par plusieurs incidents sérieux au fil des ans) et le soin qu'elle prend d'inscrire ses processus dans un strict cadre réglementaire.
Surtout, elle souligne les bénéfices à espérer de sa solution de collecte électronique en comparaison des démarches traditionnelles – production de copies de pièces justificatives, déplacements en personne pour certifier la véracité des documents… Non seulement les traitements devraient-ils être accélérés (ce qui peut être critique, par exemple pour un crédit) mais, en outre, ce sont des heures perdues (jusqu'à 13 jours par an, selon une étude) et des frustrations accumulées qui peuvent être évitées.
L'initiative, parfaitement alignée avec son modèle d'origine, paraît logique pour Equifax (et, probablement, pour ses consœurs). Cependant, elle intervient à un moment où commencent à émerger la notion d'identité décentralisée et ses premières implémentations, parfois portées par des organisations gouvernementales et donc à vocation plus ou moins universelle. Celles-ci possèdent l'avantage indéniable de redonner le contrôle de ses données à son propriétaire : un autre modèle a-t-il encore un avenir ?

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