"Je crois que la véritable raison de la supériorité des Grecs et des Romains sur nous (...) est qu'ils étaient vraiment patriotes, et que nous sommes égoïstes ; qu'ils donnaient tout au faste public, et nous au faste privé. On ne peut plus arracher aujourd'hui de l'argent aux particuliers pour les édifices publics que par la charge forcée d'un impôt ou la trompeuse amorce d'une loterie : un loterie a bâti l'église de Saint-Sulpice ; une imposition sur les cartes a été appliquée à la construction et au maintien de l'Ecole militaire"
Charles de Peyssonnel in L'antiradoteur ou le Petit philosophe moderne 1785
Edition reprise, présentée et anotée par Mario Pasa aux Editions Payot sous le titre "Petite Chronique du Ridicule. les Français ont-ils changé depuis 1782 ?" 2007
Après une longue carrière diplomatique, et notamment vingt ans au poste de consul général à Smyrne (Izmir), c’est presque en voyageur étranger que Charles de Peyssonnel (1727-1790) a redécouvert la France et Paris dans les années 1780, et c’est donc avec un œil particulièrement perçant qu’il s’est amusé à rédiger, selon les termes de son éditeur, « une critique délicate des ridicules qui nous environnent, et qui ne sont aperçus que de l’homme observateur ». Source Payot