La série des Ignite se veut un peu plus lifestyle que celles des Vantage et des Pacer. Avec son écran AMOLED, la qualité du rendu visuel de l’Ignite 3 est largement amélioré par rapport aux anciennes versions. Elle a maintenant l’allure d’une montre connectée fine et passe-partout (elle ressemble d’ailleurs fortement à la Google Pixel Watch)
Le slogan qui accompagne l’Ignite 3 est ‘trouvez votre rythme’. Ca fait référence à Sleepwise, le nouvel algorithme de Polar qui analyse le rythme circadien (l’horloge interne) pour vous aider à équilibrer le sport, le sommeil et le travail. On est là tout à fait sur la montre connectée pour les sportifs adeptes de la salle de fitness, de yoga, etc.
Alors c’est presque une surprise que Polar ait choisi l’Ignite 3 comme première montre GPS équipée d’une puce multi GNSS double fréquence. Cette technologie assure une meilleure précision GPS pour tous les sports en extérieurs et les runners pourraient bien être tentés…
Test Polar Ignite 3 : le verdict
La Vivomove Luxe atteint tout à fait l’objectif que lui a fixé Garmin : avoir l’air d’une montre horlogère tout en dissimulant des atouts insoupçonnés de montre connectée. Elle est peut-être un peu compliquée à utiliser.
POUR
Le style
Amélioration de l’interface
Sources d’énergie
GNSS double fréquenceCONTRE
Suivi du sommeil devenu complexe
Pas de lecteur de musique
Ce qui est nouveau sur l’Ignite 3
- Ecran AMOLED (au lieu de LCD)
- Ecran plus grand : 33mm de diamètre au lieu de 30,5
- Meilleure résolution : 416 x 416 pixels au lieu de 240 x 240
- Ecran rond et pas aplati sur le bas
- Ajout d’un mode always on
- Repositionnement du bouton au milieu du boitier
- Nouveau système de fermeture de bracelet
- Nouvelle puce GPS à double fréquence
- Personnalisation des données affichées sur les watchfaces
- Sleepwise
- Test de performances (course à pied et marche)
- Ajout des tours manuels en tapant sur l’écran
- Amélioration de l’autonomie : 30h au lieu de 20
- Prix : +100€
Présentation de l’Ignite 3
Elle remplace : Ignite 2
Au-dessus dans la gamme : Pacer Pro
En-dessous dans la gamme : Unite
Modèle testé : Polar Ignite 3 Night black
La nouveauté qu’on remarque tout de suite sur l’Ignite 3, c’est l’amélioration de l’écran. Et rien que ça, ça change beaucoup de choses dans l’aspect visuel de la montre. Polar a remplacé un écran LCD de résolution 240 x 240 pixels par un écran AMOLED 416 x 416. C’est plus lumineux, les couleurs sont plus vives, bref, c’est beaucoup plus joli (je crois que je l’ai déjà dit). En plus, il n’y a plus de plat au bas de l’écran, il est maintenant entièrement rond.
Tout ça donne un rendu de petite montre connecté et plus de montre de sport pas trop belle.
La lunette est complètement effacée. Il y a bien un cerclage métallique autour du boitier, mais vu de face, il ne fait que 1mm de large. Ce cerclage est strié et ajoute un beau finish.
La largeur du boitier n’a pas changé (43mm), mais l’écran a été élargi : 33mm de diamètre contre 30 précédemment. C’est donc le même écran que la Venu 2 (même diamètre et même résolution) mais dans un boitier 2mm moins large.
Il y a une petite bordure noire autour de l’écran. Elle n’est pas très large et 2 effets d’optique concourent à le masquer : la courbure du bord de l’écran ; le noir de l’écran qui est très profond et donc les 2 se fondent assez bien ensemble.
Le verre sur l’écran est du Gorilla 3, légèrement bombé sur les bords, ce qui est agréable au touché lors de l’utilisation du tactile.
L’interface utilisateur se fait via un unique bouton à gauche, qui a été repositionné au milieu du boitier (il était en bas à gauche sur l’Ignite 2) et un écran tactile. D’emblée, c’est plus une configuration de montre connectée que de montre de sport car toutes les commandes ne sont pas réalisables par les boutons. Et on sait que la sueur et l’eau rendent des écrans tactiles parfois capricieux.
Le boitier est particulièrement fin : 9,5mm d’épaisseur. Ca se ressent donc au niveau du poids. L’Ignite 3 ne pèse que 35g là où l’Apple Watch SE pèse 36g, la Versa 4 38g, la Venu 2 49g. C’est donc très léger.
Le bracelet est fin et équipé d’un système de remplacement rapide et sans outil (avec une petite tirette). Polar a opté pour un système de fermeture qui était à la mode il y a quelques années sur les bracelets connectés. Il s’ajuste avec une boucle classique puis on glisse le bout du bracelet dans une fente pour qu’il passe sous l’autre partie du bracelet.
Bon, si ce système était à la mode et qu’il ne l’est plus, c’est sûrement qu’il y a une raison. En fait, ça tire un peu la peau lorsque l’on fait rentrer le bout du bracelet entre la peau et le bracelet. Moi ça va, mais j’imagine bien ce que ça doit être pour les gens très poilus…
Bref, ça a l’avantage de présenter une belle finition, de ne plus accrocher le bout du bracelet, mais c’est pas forcément top pour tout le monde.
Le bracelet est texturé façon tissage. C’est assez joli mais ça s’use (je commence à avoir de l’usure à 1 endroit après 1 mois d’utilisation).
En plus de la qualité de l’écran, l’interface utilisateur a été retravaillée, notamment avec plus de possibilités de personnalisation des écrans. Hé oui, Polar a mis du temps à réaliser que les gens cherchent le meilleur des 2 mondes : montre de sport et montre connectée. Et un fabriquant de montres de sport ne peut plus laisser de côté l’aspect connecté et personnalisation.
Pour commencer, Polar n’a pas repris l’affichage des widgets tel qu’il était présenté sur toutes ses précédentes montres GPS depuis les Vantage. Sur ses autres montres, l’heure était toujours affichée en central et les infos des widgets étaient limitées aux parties hautes et basses de l’écran. Polar était la seule marque à proposer ça. Je trouvais ça intéressant de proposer quelque chose de différent. Les consommateurs n’ont rien à gagner à ce que tous les concurrents copient Garmin ou Apple. Mais sur l’Ignite 3, Polar a adopté un affichage plus classique, avec 1 watchface et des widgets qui défilent horizontalement. Ca permet d’afficher plus d’infos sur chaque widget et d’avoir des zones d’interaction avec le tactile plus grosses.
Par défaut, l’écran est en mode extinction automatique. On l’allume soit par une pression de bouton, soit par une rotation de poignet. Une fois fait, il reste allumé à pleine puissance pendant 6 secondes, puis encore 2 secondes à puissance réduite, avant de s’éteindre.
Je trouve dommage qu’un tap ou double tap sur l’écran ne puisse pas aussi l’allumer. C’est le genre de manipulations qui deviennent assez courantes sur les montres connectées et pour lesquelles Polar n’a pas fini le boulot. C’est la même chose pour un appui long sur la watchface, qui sert habituellement à ouvrir le menu de configuration de la watchface. Ben là, non. Ou le glissé de doigt vers la droite qui sert à revenir en arrière. Encore non. Sur l’Ignite 3, on peut presque tout faire avec le tactile mais pour revenir en arrière, il faut utiliser le bouton.
Au besoin, on peut activer un mode always on. Dans ce cas, ce n’est pas la belle watchface qui est affichée en permanence mais juste un écran noir avec l’heure en blanc (soit en chiffres, soit avec les aiguilles). Aucune autre info (date, activité quotidienne, etc).
Polar a amélioré le processeur et la navigation est beaucoup plus rapide que sur les Vantage ou les Pacer. Le défilement des pages est fluide, le retour en arrière est instantané après pression du bouton.
Voici la liste des widgets proposés, dont l’affichage est personnalisable (choix des widgets à afficher, mais l’ordre n’est pas modifiable) :
- Activité quotidienne
- Résumé de la semaine
- Lever et coucher du soleil
- Météo
- Statut de charge cardiaque
- Nightly recharge
- Fitspark (recommandations quotidiennes d’entrainement)
- Commandes musicales
Verticalement, on fait apparaitre les notifications depuis le bas de l’écran et un panneau de commandes depuis le haut. Et là, Polar retombe dans ses travers du passé. Comment peut-on, en 2023, proposer un panneau de commandes avec des icônes qui ne tiennent pas dans l’écran et sont coupés sur les bords ? Sur ce panneau, on peut afficher jusqu’à 5 raccourcis : verrouillage de l’écran, alarme, compte à rebours, ne pas déranger, mode avion. Je pense qu’il en manque 1 qu’il aurait été bien d’avoir sous la main rapidement, c’est la gestion de l’allumage de l’écran (always on ou extinction automatique).
Les watchfaces sont maintenant personnalisables au-delà de leur simple couleur. On peut définir les données complémentaires qui sont affichées (météo, date, batterie, etc).
Au niveau des capteurs, la surprise, c’est de voir que Polar n’a pas réservé le mode double fréquence à la sortie d’une Vantage V3. L’Ignite 3 est donc équipée d’une puce multi GNSS double fréquence. Je rappelle que ce mode de fonctionnement permet une nette amélioration de la précision GPS, notamment en ville, au détriment d’une autonomie divisée par 2 ou 3 selon les marques.
Mais c’est peut-être une bonne tactique de la part de Polar. Ca va leur permettre de tester leur traitement de signal double fréquence en conditions réelles avec des milliers d’utilisateurs qui sont peut-être moins exigeants que les fondus de trail ou de triathlon. Ainsi, ils pourront améliorer leur algorithme et proposer de meilleures performances lors de la sortie de la Vantage V3.
Quoi qu’il en soit, le GPS double fréquence se démocratise et je pense que les montres GPS qui n’ont pas ce mode vont être très handicapées dès 2023.
Au dos du boitier, on trouve le capteur cardio optique de la Pacer : une version avec 9 LED vertes, 1 rouge, 4 capteurs de lumière mais sans les électrodes de contact qui sont présentes sur celui des Vantage.
Il n’y a pas de baromètre mais un altimètre GPS. C’est moins précis pour mesurer les dénivelés et ça ne permet pas de compter les étages en suivi quotidien.
On peut coupler à l’Ignite 3 des capteurs externes en Bluetooth, comme une ceinture cardio ou un brassard cardio optique Verity Sense.
L’ensemble est étanche à 30m. Ca suffit pour aller nager en piscine, mais il faudra être vigilent l’été à la mer, sur des activités comme le plongeon, le kite surf, etc.
L’Ignite 3 donne accès à environ 150 profils sportifs, du pilates au ski de randonnée, en passant par la natation en eau libre et le trail. Ca couvre absolument tous les besoins. Mais parmi ce choix, on ne peut en transférer que 20 vers l’Ignite 3.
Parmi l’ensemble de ses algorithmes, je trouve que Polar a fait une sélection pour l’Ignite 3 qui est pertinente par rapport à la cible visée :
- Tests de performance de course à pied et de marche
- Programmation d’entrainements complexes
- Fitspark (suggestions quotidiennes d’entrainement)
- FuelWise (sources d’énergie)
- Training load pro
Concrètement, l’Ignite 3 pourrait tout à fait convenir à un runner. Avec la programmation des entrainements, le test de course à pied (pour obtenir VO2max, FCmax et FCseuil) et le suivi de la charge d’entrainement avec Training load pro, ça fonctionnerait bien. L’offre avec écran AMOLED n’est pas encore très développée, donc l’Ignite 3 est une option.
Sinon, le test de marche se destine plutôt aux gens qui font du cardio mais pas en courant ; les adeptes de fitness par exemple. Ca permet de faire un test guidé pour obtenir un calcul de VO2max. Bon, dans mes tests, je ne trouve pas que la valeur donnée soit très pertinente dans mon cas. Mais dans un suivi à long terme, en comparant les résultats entre eux pour chercher une progression, ça peut fonctionner.
FitSpark est une excellente aide pour tous les sportifs occasionnels qui n’ont pas de coach et qui ne savent pas s’ils s’entrainent bien ou mal. Là où Polar se distingue des autres marques, c’est que Fitspark propose différents types de séances : du cardio, du renforcement musculaire et des étirements. Le cardio peut être réalisé avec n’importe quel profil sportif et pas que la course à pied, puisque les indications sont basées sur la fréquence cardiaque. Ca peut être du rameur un jour et du vélo elliptique le lendemain. Ensuite, ses recommandations sont dynamiques, c’est-à-dire qu’il les adaptera après une séance de cardio pour vous proposer de faire une séance d’étirements ou de renforcement musculaire en préparation physique générale.
Training load Pro, c’est un peu le statut d’entrainement à la Polar. Le widget affiche les charges d’entrainement sur 7 jours et 40 jours, avec une analyse du ratio entre les 2 pour annoncer si l’entrainement est productif ou pas.
Après, les adaptes du cardio en salle ou les gens actifs sans être de grands sportifs vont adorer FuelWise, qui décortique les calories brûlées par filière énergétique (glucides, lipides, protides).
Parmi les petites fonctionnalités annexes aux entrainements, on peut citer le coaching audio et le retour départ. Pour le premier, il suffit d’avoir connecté des écouteurs en Bluetooth pour entendre une petite voix annoncer des métriques pendant la séance. Pour le second, c’est du basique, mais ça peut servir à retrouver le parking dans un endroit qu’on ne connait pas (mais ce n’est pas du suivi d’itinéraire et encore moins de la cartographie).
Le suivi d’activité quotidienne est assez classique : nombre de pas, temps d’activité, FC au repos, calories, etc.
L’analyse du sommeil est très intéressante chez Polar. Elle est divisée en 2 parties, avec un statut de sommeil qui analyse l’endormissement et un statut du système nerveux autonome (SNA) qui analyse la récupération en se basant sur la variabilité de fréquence cardiaque (VFC).
A cela, Polar a ajouté sur l’Ignite 3 une analyse du cycle circadien (le cycle de l’horloge interne). L’idée est de déduire de l’analyse du sommeil les différentes phases d’éveil et niveaux d’énergie pour la journée qui va suivre. Je trouve ça hyper intéressant. Jusqu’à maintenant, une montre cardio nous disait si on a passé une bonne nuit ou pas. L’objectif de Sleepwise est de nous dire si on sera plutôt attentif le matin ou l’après-midi, ou alors vers quelle heure risque de se pointer le coup de barre. C’est top, non (voir plus bas pour plus de détails) ?
Serene, l’outil de guidage de séance de respiration est bien présent. Mais toujours pas de suivi du stress.
Si Polar a amélioré l’aspect montre connectée de l’Ignite 3, ça reste du superficiel (interface). On ne trouve toujours pas de lecteur de musique intégré, ni de paiement sans contact. Face à des concurrentes comme la Venu 2 ou l’Apple Watch SE, ça risque de faire défaut.
Alors qu’est-ce qu’on trouve sur l’Ignite 3 ? Les smart notifications bien sûr, plus la météo, un écran de contrôle de lecteur média du smartphone et la personnalisation des watchfaces.
Télécharger le manuel utilisateur
Autonomie
Polar annonce 30h d’autonomie en enregistrement sportif, avec cardio et GPS. Pour une montre GPS aussi fine, c’est vraiment impressionnant. A titre de comparaison, la Venu 2, qui est plus large et plus épaisse, plafonne à 22h. Et on se rend compte que finalement, écran AMOLED ne rime pas forcément avec autonomie ridicule. Bon, ça, c’est avec l’extinction automatique de l’écran.
A partir de là, si on active l’allumage permanent, on tombe à 16h.
Et si on active le GNSS double fréquence (extinction automatique de l’écran), on tombe à 21. Là, tout de suite, je me dis qu’il y a anguille sous roche, parce que chez Coros, la double fréquence divise l’autonomie presque par 3 et chez Garmin c’est divisé par 2. Donc je me dis qu’en consommant aussi peu, le double fréquence de Polar ne doit pas être aussi efficace.
Si on active les 2 (GNSS double fréquence et écran always on), on tombe à 13h d’autonomie.
Il y a ensuite des paramètres d’économie d’énergie qu’on peut régler pour chaque profil sportif et qui permettent d’augmenter l’autonomie jusqu’à 100h, mais ça implique de couper le capteur cardio optique ou de réduire la fréquence d’acquisition des positions GPS à 1 point toutes les 2 minutes (au lieu de 1 toutes les secondes).
J’ai fait différents tests et je tombe bien sur ces chiffres, pour toutes les configurations.
En utilisation de montre connectée, Polar annonce 5 jours d’autonomie. Il faut compter environ 5-6% pendant la nuit, pour le suivi du sommeil. D’après mes relevés, une journée sans sport avec écran en extinction automatique consomme environ 15% de batterie. Donc on arrive bien aux 5 jours annoncés par Polar.
Si on active l’écran allumé en permanence, alors l’autonomie fond et tombe à 2 jours.
Le connecteur de recharge est propriétaire et s’aimante tout simplement sur le bas du boitier. Il faut être attentif pour bien l’enclencher en place mais après il tient bien.
Polar Ignite 3 night black
Sleepwise
Sleepwise est un nouvel algorithme qui développe l’impact du sommeil sur la journée à venir en analysant le cycle circadien. Alors, je ne sais pas trop à quel point c’est de la lecture de boule de cristal, mais je vais laisser le bénéfice du doute, Polar étant très impliqué dans beaucoup de projets de chercheurs à travers le monde.
Il faut commencer par porter la montre pendant 5 nuits, pour qu’elle ait une idée de nos habitudes. Après ça, Sleepwise va prédire, à partir de l’analyse du sommeil, le niveau de boost par tranche d’une heure durant la journée. Je pense que cette analyse peut être très utile à tous les gens qui mènent une vie de dingue ou qui ne dorment pas assez. Ou pour réduire la consommation de café. Il y a 3 niveaux de vert sur le graphe et on voit que le niveau le plus éveillé n’est pas positionné exactement sur la même fenêtre horaire ou alors pas avec la même intensité en fonction des jours.
D’après mes relevés, l’heure de sommeil supplémentaire que me permet le télétravail a un effet bien visible sur le coup de barre du midi et le boost d’énergie de l’après-midi. Intéressant, je devrais montrer ça à mon chef.
Dernier élément utile, chaque jour, en plus des prédictions de niveau d’énergie, Sleepwise vous propose une fenêtre optimale d’endormissement basée sur votre niveau d’énergie de la journée. Charge à vous de vous coucher quand il faut.
Sleepwise a un fonctionnement bien différent du Body battery de Garmin parce qu’il est prédictif alors que le body battery se base sur la variabilité de fréquence cardiaque au fil des activités de la journée. Sleepwise fait une prédiction de vos niveaux d’énergie en fonction de vos habitudes et votre dernière nuit. Ca ne prendra pas en compte l’effet de 3 tasses de café, d’une séance de sport ou d’une longue visio conférence… L’idée de Sleepwise, c’est plutôt de savoir quand programmer votre visio, quand prendre votre café ou quand aller faire du sport.
Le seul reproche que je peux faire à Polar concernerait la présentation des données. Pour commencer, je trouverais plus intéressant d’avoir Sleepwise en présentation sur la montre, au sein d’un rapport matinal par exemple. On se lève, on jette direct un coup d’œil à la montre pour savoir quelles seront nos plages de boost et de coup de barre et hop. Ce serait une info géniale à avoir à portée de main. Alors que pour l’instant, on est obligé d’aller chercher dans Polar Flow.
Ensuite, je me demande si on n’a peut-être pas maintenant trop de données et trop de graphiques sur l’analyse du sommeil. Dans Polar Flow, il y a les 2 statuts de sommeil et SNA, les graphiques de répartition des phases de sommeil, les graphiques de Sleepwise. Ca fait un peu beaucoup et je ne suis pas sûr que les gens vont aller consulter tous ces graphiques chaque jour.
Champs de donnée
- Heure
- Durée : totale, tour
- Altitude
- Dénivelé : d+, d-
- Allure : instantanée, moy, max, tour, max tour
- Vitesse : instantanée, moy, max, tour, max tour
- Cadence : instantanée, moy, max
- FC : instantanée, moy, max, tour, max tour
- Zone cardio
- Calories
- Distance : totale, tour
Utilisation sportive de base (essentiellement running)
Il y a 3 niveaux d’intensité lumineuse pour l’écran. Pour ce test, j’ai toujours utilisé le niveau moyen. Mais pour une utilisation en été, il faudra peut-être passer au niveau élevé. Et ça aura forcément un impact sur l’autonomie, surtout si l’écran est activé en permanence.
Sur chaque profil sportif, on peut régler des alertes sonores ou par vibrations. Mais la majorité des réglages se font depuis Polar Flow. On peut par exemple configurer jusqu’à 4 champs de donnée par écran.
Depuis la montre, on peut simplement activer :
- Economie d’énergie
- Diffusion de FC
- Objectif de temps et distance
- Intervalles
- Compte à rebours
Pour les entrainements, on peut soit les programmer sur Polar Flow, soit des intervalles sur la montre, soit recevoir des séances d’un plan d’entrainement sur Polar Flow, soit suivre les recommandations de FitSpark.
Fitspark fait des recommandations d’entrainement basées sur votre condition physique, votre récupération de la nuit précédente (via Nigthly recharge) et l’activité de la journée. C’est donc complètement personnalisé et adaptatif. Il propose chaque jour entre 4 et 6 séances de cardio, de renforcement musculaire et / ou d’étirements. Plus vous vous entrainez, plus les séances seront longues et dures. Mais il ne fera pas forcément les mêmes recommandations 2 jours de suite, si vous avez passé une mauvaise nuit ou que vous vous êtes couché tard par exemple. Après une séance de cardio, il retravaille ses propositions pour tenir compte de l’effort déjà fourni (genre il vous proposera de faire un petit footing de récup’ en zone 2 ou une séance d’étirements).
C’est très bien, mais pour un sportif averti, les séances deviennent un peu rébarbatives après quelques mois. Il n’y a pas beaucoup de variété. Ensuite, c’est bien pour faire du foncier, mais ça ne prépare pas pour un objectif particulier (comme le marathon de Paris).
Dans ces 2 cas, on peut passer sur des plans d’entrainement personnalisés sur Polar Flow (le site web) pour préparer une course particulière.
L’accroche GPS est rapide, l’acquisition de la FC par le capteur optique est instantanée. En haut de l’écran, pendant l’accroche GPS, un petit bandeau affiche l’autonomie prévisionnelle considérant la charge restante de la batterie et les réglages du profil en question.
Je ne suis pas fan de la façon dont sont organisés les réglages de précision / autonomie. Ils sont placés à 2 endroits différents dans les menus.
Pour commencer, dans les menus généraux (s’appliquant donc à tous les profils sportifs), on peut choisir la précision GPS entre ‘meilleure’ et ‘économie d’énergie’. Charge à vous de deviner que meilleure veut dire multi GNSS double fréquence et économie d’énergie = GPS seul.
Ensuite, on peut régler la fréquence de relevé de position dans les réglages de chaque profil sportif, entre 1s, 1min ou 2min. Bon, autant vous dire que les modes 1min et 2min ne vous seront pas d’une très grande utilité tellement la précision GPS est mauvaise (les points de géolocalisation sont reliés entre eux par des lignes droites).
Donc pour ma part, j’aurais préféré avoir accès rapidement au choix GPS seul / GNSS double fréquence dans les réglages des profils sportifs et tant pis si le choix de la fréquence était enfoui au fin fond des menus. Mais Polar a fait le choix inverse.
Pendant la séance, on peut taper sur l’écran pour marquer un tour manuel. Sinon, on peut régler un tour manuel mais il faut le faire dans la configuration du profil sportif depuis Polar Flow (impossible depuis la montre).
On fait défiler les écrans horizontalement avec le doigt. Le dernier écran est celui du contrôle de musique (du smartphone, je rappelle).
Il faut bien comprendre comment fonctionne le coaching audio pour réaliser qu’il y a une petite contrainte : il faut emporter son smartphone. Hé oui, l’Ignite 3 ne dispose pas de lecteur de musique et c’est en fait l’application Polar Flow qui gère les indications audio pendant un entrainement.
Concrètement, on couple un casque en Bluetooth avec son smartphone, on laisse Polar Flow ouvert et les commentaires audio sont générés par Polar Flow, envoyés du smartphone au casque.
L’Ignite 3 ne fait pas de suivi d’itinéraire, ni de puissance en course à pied au poignet (puisqu’il n’y a pas d’alti baro). Le retour départ indique la direction et la distance pour regagner le point de départ. Mais sur cet écran, on ne voit pas la trace GPS du chemin parcouru jusque-là.
La visualisation des statistiques en fin de séance est bien améliorée. Non pas que la présentation ait changé, ni les couleurs, mais c’est juste que le défilement de l’écran est plus fluide et ne s’arrête pas intempestivement en coupant des graphiques comme sur les Polar de ces dernières années. On y trouve les données de fréquence cardiaque, de filière énergétique, etc.
Pour en voir plus, on peut aller consulter le widget de charge d’entrainement cardio ou le widget de résumé de la semaine. Mais pour une analyse sur le long terme, il faut basculer sur Polar Flow qui est selon moi le site qui présente le mieux ces choses-là.
Autres sports
On trouve des profils sportifs pour tout, musculation, piscine, natation en eau libre, trail, etc. Il y a certes 150 profils sportifs sur Polar Flow mais il faut quand même préciser que ces profils sportifs sont majoritairement des copier-coller les uns des autres. Il n’y a pas de données spécifiques comme la fréquence de coups de rame en aviron, ni de fonctionnalités spécifiques comme le comptage des mouvements en musculation ou les transitions montée / descente en ski de rando.
Depuis le temps, je trouve quand même dommage que Polar n’ait pas développé un algorithme de détection et comptage des mouvements et séries en musculation. C’est quelque chose qui serait en cible des acheteurs de l’Ignite 3 et qu’on trouve maintenant sur la majorité des montres connectées, même de marques asiatiques low cost.
Tous les profils de sports en salle se limitent donc à afficher le chrono, la fréquence cardiaque et le nombre de calories brûlées.
Bon, cet énorme choix permet de configurer des écrans différents pour les différents sports et de les discriminer dans les analyses sur Polar Flow.
Précision GPS / alti
Une bonne façon de vérifier la précision d’une puce GPS, c’est de passer plein de fois au même endroit et de regarder si les traces GPS se superposent bien. Et pour ça, un téléski, ça fait le job. Voilà les relevés d’une Tactix 7 en bleu et d’une Ignite 3 en orange, toutes les 2 en mode multi GNSS double fréquence.
Sinon, sur une sortie autour d’un lac, la trace de l’Ignite 3 se rapproche de celle de la Tactix 7 mais reste légèrement moins précise. Même si, pour être honnête, l’erreur est très faible et n’a pas d’impact sur la distance totale.
En ski de rando (montée à gauche, descente à droite), on se rend compte encore une fois que l’Ignite 3 a une bonne précision GPS mais que le mode double fréquence de Polar est légèrement moins précis que celui de Garmin (voir les virages sur la droite).
La prochaine trace GPS illustre bien le comportement classique de toutes les montres GPS (quel que soit le mode). Sur la partie gauche, en découvert, la trace GPS des 2 montres coïncide bien avec le chemin suivi. Sur la droite, je passe en forêt et là, la trace de la Tactix 7 en double fréquence reste correcte, alors que celle de l’Ignite 3 est plus brouillonne.
Autant la trace GPS de l’Ignite 3 est bonne, autant son altimètre a un comportement pas terrible. De base, je vous rappelle que c’est un altimètre GPS, réputé peu précis pour mesurer les dénivelés. Sur une sortie à plat autour d’un lac, il démarre avec une erreur d’environ 35m qu’il essaie de corriger au bout de 200m.
Si les alti GPS sont peu précis pour mesurer les dénivelés, ils arrivent bien à mesurer les altitudes et donc leur manque de précision s’observe généralement moins sur les grosses variations. Mais regardez de nouveau le comportement bizarre au début.
Sur cette prochaine sortie, on observe les 2 comportements vus précédemment : la correction dans les premières secondes, puis l’imprécision de la courbe sur chaque montée / descente.
Activité quotidienne
La principale métrique de Polar en suivi quotidien, c’est la progression vers l’objectif d’activité quotidienne. Autour de ça, on a le nombre de pas, les calories brûlées, mais pas le nombre d’étages gravis puisqu’il n’y a pas d’alti baro. Les données cardiaques regroupent FC actuelle, FCmin et FCmax.
Avec Nightly recharge, l’analyse du sommeil est très poussée sur l’Ignite 3 et se présente sous 3 volets, 2 sur la montre et l’appli, plus 1 qu’on ne trouve que sur Polar Flow. C’est le suivi du sommeil le plus développé toutes marques confondues.
Le statut du sommeil est donc décomposé en 2 volets : le statut de sommeil et le statut SNA. Le statut du sommeil regroupe les données d’endormissement comme l’heure de coucher, l’heure de réveil, le temps de sommeil, le sommeil réel, les phases de sommeil, la continuité du sommeil, les interruptions longues, le nombre de cycles de sommeil. Ce que j’apprécie, c’est que les données sont comparées à la moyenne des 28 derniers jours. Le tout est ensuite synthétisé en un score sur 100.
Ensuite, le statut SNA se concentre plutôt sur l’aspect récupération (parce qu’il ne suffit pas de dormir longtemps pour bien récupérer. Là, on trouve la FC moyenne, la VFC, le rythme respiratoire qui sont également mis en regard des moyennes sur 28 jours.
Et puis il y a Sleepwise, un nouvel algorithme qui développe l’impact du sommeil sur la journée à venir en analysant le cycle circadien. Sleepwise fait un peu le lien entre la nuit passée et la journée qui va suivre.
Mais Polar fait partie de ces marques qui ne détectent pas les siestes.
Avec Serene, on peut faire des séances de respiration guidée pour se détendre. Mais cet outil est isolé, il n’y a pas de mesure du niveau de stress, ni d’alerte.
Montre connectée
L’Ignite 3 ressemble beaucoup à la Google Pixel Watch mais son côté montre connectée n’est pas aussi développé.
Il n’y a que 4 watchfaces (un nombre ridiculement petit comparé à tout ce qu’on trouve chez les autres marques) mais elles sont maintenant personnalisables. C’est-à-dire qu’on peut choisir les données à afficher. J’utilise une watchface à aiguille et il y a 4 zones sur lesquelles je peux choisir quoi afficher (date, météo, nombre de pas, autonomie, etc). On arrive maintenant à l’équivalent de ce qu’on trouve chez Garmin depuis bien longtemps.
Parmi les différents widgets, le widget météo est original. Je n’ai jamais vu les données de météo présentées comme ça et je dois dire que c’est très lisible une fois qu’on a compris la logique. Au milieu de l’écran, on voit la prévision de temps et de température actuelle. Autour, dans un premier cercle concentrique, on a la tendance météo pour les 12 heures à venir sous la forme d’un petit dessin pour chaque tranche de 2h. Et dans un 2e cercle concentrique, la température pour les 12h à venir, par tranche de 2h.
On lit ce widget comme on lit l’heure. S’il est 8h et qu’on veut la prévision météo pour midi, on regarde le dessin et la température en face du 12.
C’est un peu plus surprenant de retrouver le widget d’ensoleillement, qu’on considère plutôt comme un outil de montre GPS outdoor mais Polar a choisi de l’intégrer à l’Ignite 3.
Le widget de contrôle de média fonctionne avec le lecteur de musique de votre smartphone, les applications de streaming comme Deezer / Spotify ou encore YouTube. On a accès à toutes les commandes avec le tactile : play / pause, suivante, précédente et le volume +/-.
Et puis il y a les smart notifications. L’Ignite 3 réplique toutes les notifications qui arrivent sur votre smartphone. Toutefois, les photos ne passent pas et les émoticônes non plus. Avec un bel écran AMOLED, c’est un peu dommage et ça marque le genre de petits détails qui différencient encore une montre de sport connectée d’une vraie smartwatch comme l’Apple Watch SE.
Conclusion du test de l’Ignite 3
Visuellement, l’amélioration est notable. Ce qu’il manquement maintenant à l’Ignite 3, c’est un peu plus de personnalisation et fonctionnalités connectées pour rivaliser avec les Venu 2, Versa 4 et autres Apple Watch. Parce qu’attention, si elle est plus belle avec son écran AMOLED, elle est aussi plus chère (+100€ par rapport à l’Ignite 2) et va forcément rencontrer plus de concurrence chez les autres marques.
L’Ignite 3 se développe sur les 2 forces de Polar : les outils d’entrainement (Fitspark, programmation d’entrainement et analyses dans Polar Flow) et le suivi du sommeil / récupération.
Ajoutez à ça le GPS double fréquence et on a une bonne montre GPS pour… la course à pied. C’est la divergence que j’ai rencontré lors de ce test. L’écran AMOLED aurait tendance à nous faire classer l’Ignite 3 dans la catégorie des montres GPS de fitness, plutôt faites pour la salle mais en fait on peut aussi la voir comme une montre GPS running de milieu de gamme avec un écran AMOLED (une option encore assez rare sur le marché). Mais dans cette optique de course à pied, les Pacer et Pacer Pro sont mieux outillées et surtout moins chères. Dilemme…
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Lorsque vous consultez un article de « test », vérifiez toujours qu’il contient des vraies photos prises pendant le test. S’il ne contient que des images du produit sur fond blanc, alors ce n’est pas un test. L’auteur d’un tel article l’a écrit sans jamais avoir eu le produit dans les mains. Je vous laisse juger de la pertinence de ses analyses…
Un test complet, ça demande du temps. Je ne suis pas payé pour le faire. Si vous êtes intéressé par l’achat de matériel sportif, vous pouvez me soutenir en passant par un des liens ci-dessous. Je toucherai une commission, ce qui contribuera à l’avenir de ce blog (et je vous en remercie).
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