1001 films de Schneider : Gone With the Wind
Titre français : Autant en emporte le vent
Au 108ème rang de la liste des films de They Shoot Pictures...
Film américain réalisé en 1939 par Victor Fleming
Aussi à la réalisation : George Cukor et Sam Wood
Avec Vivien Leigh (Scarlett), Clark Gable (Rhett Butler), Leslie Howard, Olivia de Havilland (Mélanie), Thomas Mitchell, Barbara O'Neil, Evelyn Keyes, Ann Rutherford, George Reeves, Hattie McDaniel.
D'abord, vous dire que je me suis vraiment ennuyé lors du premier visionnement de ce film. Ce type de gros gâteau à la crème chantilly est à des années-lumière du cinéma que j'aime. Mettre côte à côte Gone With the Wind et Cris et Chuchotements de Bergman, c'est mesurer le gouffre infranchissable entre ces deux types de cinéma.
Passons maintenant à ce deuxième visionnement, 32 ans plus tard.
J'y cherche mon plaisir et je le trouve dans cette superproduction (Jacques Lourcelles dit une œuvre mammouth) qui met en scène le Sud et qui nous présente la Guerre de Sécession du point de vue des Confédérés, considérés de nos jours comme les galeux de l'Histoire. Il est rare que l'Histoire est écrite par les perdants. Profitons-en.
J'adore le personnage de Scarlett O'Hara, un personnage féminin hors du commun qui casse les stéréotypes féminins bien représentés par sa cousine Mélanie (Olivia de Havilland). C'est toute une prouesse d'avoir pu ébranler, laminer Rhett Butler (Clark Gable) le mâle alpha par excellence.
Deux parties d'inégales valeurs.
La première partie, la plus formidable, est une œuvre épique.
L'histoire de Scarlett, à la recherche d'un amour impossible, ne semble qu'être qu'un prétexte pour nous présenter le Sud et sa destinée tragique lors de la Guerre de Sécession.
Des scènes inoubliables, comme celle durant laquelle Scarlett prend soin des blessés qui semblent peu nombreux jusqu'à ce qu'un zoom-out nous montre une quantité innombrable de blessés étendus au sol, à perte de vue. On a le souffle coupé. On sait, alors, que les Confédérés ont perdu la guerre.
La traversée d'Atlanta en flammes (on a utilisé les décors de King Kong comme matériau de combustion) de Scarlett, Rhett, Mélanie et son bébé est une prouesse technique qui nous en met plein la vue.
La deuxième partie. Boum ! on tombe dans un mélodrame banal qui se traine, parsemé de morts pour augmenter la production lacrymale.
Mais la fin est plutôt inattendu. Quand Rhett Butler quitte finalement Scarlett, on s'attendrait à un plan du mari s'éloignant du manoir et disparaissant à l'horizon suivi d'un plan final d'une Scarlett en larmes.
Mais non ! Et j'adore cette fin du film auquel le cinéma hollywoodien ne nous avait pas préparés.
Rhett quitte Scarlett mais sans avoir auparavant administré à cette dernière une des plus célèbres répliques de cinéma. Au moment de son départ, Scarlett demande à Rhett ce qu'elle deviendra sans lui. Rhett lui répond : '' Frankly, my dear, I don't give a damn. ''
Au lieu de s'effondrer comme on s'y serait attendu (quoique non, Scarlett est une battante pas ordinaire), elle se retourne vers Tara, le manoir, et décide de reprendre en mains sa destinée en disant que demain est un autre jour. Suivi du thème musical célèbre.
Jamais fait, ce qui est un peu une honte pour un cinéphile : Voir Gone With the Wind au cinéma.
Ce n'est pas une perte de temps de visionner le film de David Hinton, The Making of a Legend : Gone With the Wind. Là où on apprend que le grand réalisateur de ce film c'est David O. Selznik qui s'est impliqué à tous les niveaux.
Oscars 1940. Huit statuettes : film, actrice à Vivien Leigh, actrice de soutien à Hattie McDaniel (première afro-américaine à gagner un Oscar), réalisation, scénario, caméra, direction artistique, montage.
Visionné, la première fois, le 26 juin 1990, à la télévision, à Montréal
Mon 289ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider.