Il faut comprendre que, en science, le consensus est obtenu après de multiples vérifications et contre-vérifications. Pour le moment, il n´y a qu´au GIEC qu´il y a consensus en regard du réchauffement climatique dû à l´activité humaine, lequel consensus, rapporté par les médias, s´enfle, se gonfle et semble être la seule explication plausible.
Notre climat est essentiellement régulé par l’effet tampon des océans et des calottes glaciaires. L’effet de serre ne joue qu’un rôle secondaire. L’énergie thermique stockée dans les océans est de 2,000 fois supérieure à celle stockée dans l’atmosphère (1) .
Les variations de la circulation profonde des océans (le courant El Niño dans le Pacifique ou les courants dans l’Atlantique Nord) (2) ont un effet très marqué sur le climat. Ainsi, on a pu déterminer à l’aide d’une carotte de forage prélevée au large du Portugal et par l’analyse des coquilles de foraminifères, que très brutalement, il y a 12,500 ans, les températures en ce pays ont augmenté de 10° C en 70 ans seulement. Des eaux chaudes baignaient soudainement les côtes du Portugal suite à une perturbation des courants de l’Atlantique causée par des changements de salinité des eaux superficielles causés eux mêmes par des migrations d’icebergs. La France avait connu un petit âge glaciaire du règne de Louis XIV à celui de Napoléon III dû à des caprices de l’océan Atlantique.
Certains scientifiques, dont le Laboratoire Français du Climat et de l’Environnement, prédisent un nouveau refroidissement de l’Europe (3), qui serait relié à des perturbations dans la circulation des courants ‘thermohalins’(4) dans l’Atlantique Nord (5). Les hivers 1993-94 et 1995-96 ont été particulièrement rudes en Amérique du Nord, avec des blizzards comme on n’en avait plus vu depuis 1888 et 1947.
Les changements de climat dépendent également des variations de l’orbite de la Terre, des variations d’excentricité, de précession de l’orbite et de l’inclinaison de l’axe de la terre. Ces facteurs changent l’insolation dans l’un ou l’autre hémisphère au cours des saisons. C’est ainsi que le Sahara et le Sahel ont pu être plus humides il y a 9,000 ans et que le 12° siècle a pu connaître un climat idéal pour l´Europe. Les courbes paléoclimatiques montrent que le climat terrestre fluctue avec des composantes périodiques où dominent les valeurs 19 000, 23 000, 41 000 et 100 000 ans (6). A cela se superposent des variations irrégulières dues à des phénomènes tels que ‘El Niño’ (7) qui serait dû d’après des découvertes récentes à des éruption volcaniques massives sous le Pacifique (8).
C’est la variation cyclique des tâches solaires (voir fig.1) et du vent solaire qui semble donner la meilleure corrélation avec le climat des deux derniers siècles (9), avec un coefficient de corrélation de 0,85. En un siècle, la clarté du soleil a augmenté de 0.3 %, comme l’ont montré des chercheurs allemands et danois (10). On dispose de données sur les tâches solaires et leur variation cyclique qui est en moyenne de onze ans. Des cycles plus courts que 11 ans dénotent une activité accrue du soleil et entraînent une augmentation de la température terrestre. Il se fait que les derniers 5 cycles du soleil étaient plus courts que 11 ans (11). On a même pu confirmer la corrélation entre l’activité du soleil et le climat avec des données trouvées à la Cité Interdite de Pékin sur le début printanier de la floraison des plantes dans la vallée du Yangtse, remontant jusqu’au 17ème siècle. Les Chinois ont rempli depuis cette époque 120 000 volumes sur les inondations, sécheresses et autres faits climatiques de leur pays. Les inondations récentes du Yangtse ne sont pas les premières dues à El Niño (12).
Au regard de ces fluctuations climatiques naturelles, quel peut être l’impact des activités humaines? Il est clair que les effets locaux peuvent être importants: tout le monde sait qu’il fait plus chaud (jusqu’à 5°C) l’hiver, dans une grande ville que dans la campagne environnante, par suite du dégagement de chaleur produit par les chauffages, les transports et l’activité industrielle. Mais peut-il y avoir un effet significatif à l’échelle planétaire?
Figure 1
Bibliographie
(1) P.J. Peixoto et al., Physics of climate, American Institute of Physics, 1992.
(2) H.Wanner, Der Bund, 18.März 1997.
(3) W.S.Broecker, Science, 28.11.1999.
(4) Ce sont des différences de salinité et de température et donc de densité qui sont le moteur d’un immense tapis roulant qui passe de l’océan Atlantique à l’océan Indien.
(5) J.C.Duplessy, La Recherche, 295,52,1997.
(6) J.Cl. Duplessy, Revue de l’UCL, 25, décembre 1997.
(7) G. Seret, Dossier UCL, janvier 1998.
(8) Frankfurter Allgemeine, 01.09.1999.
(9) E.Friis-Christensen et al., Science, 254, 698, 1991.
(10) Focus, 210,47,1997.
(11) T.Günter, Die Welt, 3.Januar 1997
(12) J.Müller-Jung, Frankfurter Allgemeine Zeitung, 12 Aug 1998.