Al Gore et consorts me font sourire avec l’énergie solaire. Ces gentils individus semblent oublier certaines des réalités les plus élémentaires de la physique. Il est tout à fait intéressant de parler d’énergies renouvelables, de se faire du capital politique et de sympathie sur la chose pour faire quelques gros sous, mais il faut aussi parfois penser à remettre les deux pieds sur Terre.
Et c’est justement là où le bât blesse: sur Terre. En watt par mètre carré à la surface de notre planète, l’énergie solaire varie entre 200 à 350W/m2 selon votre latitude. Si vous étiez en mesure de capter toute cette énergie solaire, vous n’alimenteriez que deux ampoules de 100 watts pour une seule journée. En un mot, le problème principal de l’énergie solaire se résume au fait que le soleil ne fournit qu’un flux d’énergie de densité infime.
Pour rajouter au problème, l’ensemble du rayonnement solaire ne peut être converti en électricité. Prenons l’exemple de la centrale solaire américaine Nevada Solar One: 19,300 récepteurs solaires horizontaux formés de panneaux métalliques et de verre, sur une surface de 12 000 m². Sur l’heure du midi, plus de 64 mégawatts peuvent être générés. Par contre, échelonné sur une période de 24 heures, on obtient 15 mégawatts. Maintenant, si on répartit cette production énergétique en fonction de la surface totale des capteurs, on obtient un rendement de 11,4 watts par mètre carré. En un mot, la différence entre le potentiel théorique et la pratique technologique fait en sorte qu’il faut au moins 9 m2 pour alimenter une seule ampoule de 100 watts…
Le plus étonnant, selon les experts, c’est que la réalisation de la centrale solaire du Nevada pourrait bien être une percée mondiale pour la production d´électricité à l´aide de la technologie thermosolaire. Ce genre de centrale, il va sans dire, doit être construite dans un milieu où l’ensoleillement est à son maximum, c’est-à-dire dans des régions désertiques ou semi-désertiques. Par la suite, il faut penser à l’infrastructure pour transporter cette énergie. Vous me direz que le Québec produit son électricité à partir du Nord et la transporte sur des distances de 1,000 kilomètres et plus. La différence ici, c’est que l’eau est constamment disponible contrairement au soleil, et que le rendement énergétique au mètre carré est autrement supérieur à celui du soleil. Donc, le transport de l’énergie solaire coûte forcément plus cher par kilomètre. Et qui paie à la fin?
À ce jour, les deux formes d’énergie qui coûte le moins cher, sont l’hydroélectricité et le nucléaire. Imaginez un instant que la France décide de ne plus utiliser l’énergie nucléaire: on installe des capteurs photovoltaïques gigantesques sur le TGV? On alimente en énergie sa maison ou son appartement avec une bougie? Soyons réalistes…