Film après film, Damien Chazelle s’impose comme un réalisateur majeur de son époque. Après le percutant Whiplash en 2014, le sublime La La Land en 2017 et l’immersif First Man en 2018, le cinéaste franco-américain revient cette année avec Babylon, un film fleuve qui sonne comme une véritable déclaration d’amour au cinéma.
Un cinéma, certes d’une autre époque puisque l’histoire prend place dans le Hollywood des années 20, alors que la transition vers les oeuvres parlantes s’opère peu à peu, mais qui résonne néanmoins grandement avec notre vision contemporaine grâce à sa capacité à capter la magie universelle qui entoure sa fabrication, et l’émerveillement tout aussi universel qu’il procure. Si ces deux facettes sont palpables à bien des moments du récit, et confère au film une émotion discrète mais puissante, elle contraste toutefois avec la décadence qui fait rage en coulisse. Symbole d’une époque de dépravation absolue, celle-ci fait effectivement l’objet dans le long-métrage de séquences d’une énergie folle, tout à la fois euphorisantes et frénétiques. S’appuyant sur une bande originale endiablée, une mise en scène flamboyante et un montage galvanisant, le réalisateur délivre un moment de cinéma absolument grandiose, qui restera longtemps gravé dans les mémoires (et les rétines).
Véritable déclaration d’amour au cinéma, Babylon s’impose donc comme une oeuvre ambitieuse, flamboyante et débordante d’énergie. Entre pure frénésie et douce mélancolie, le film propose une critique sans concession du milieu, ponctuée d’explosions d’émotions aussi sincères que bouleversantes. Une expérience visuelle et sonore hors norme, à vivre impérativement en salle !