Laure Morali parle avec Joséphine Bacon dans le film « Je m’appelle humain » de Kim O’Bomsawin.C’est une bonne raison pour la lire. Même si je ne connais pas bien Léonard Cohen dont les chansons, les poèmes, les mots accompagnent ce recueil, Personne seulement.
Il y a la voix, entendue dans l’enfance, et qui revient par touches, poussières ou neige. Il y a des lettres ramassées, comme tombées d’un laurier et qui trouvent place dans le prénom de Léonard. Il y a des arbres, des racines au ciel et les branches que nous portons. J’entends les oiseaux sur un fil (ici dans l'interprétation de Rosemary Standley et Dom La Nena), je me souviens de Suzanne, j’écoute Halleluyah (ici dans l'interprétation d'Emel Mathlouthi) sans en faire une prière, mais en croyant que « le ciel est un livre / écrit pour le vent ». Et je ne savais pas, avant de lire ces poèmes de Laure Morali, que, de quelque côté de l’aube que l’on vienne, « le centre du monde / n’est pas la terre / mais la nuit ». Avec elle, je vais au Parc, elle me dit « tu » et parle de « vous » comme d’un ange. Personne est-ce votre nom ? Personne, seulement une voix, un poème, un grain de sable « où dort encore l’univers », et un si long voyage pour venir de l’enfance, dans cette « vie qu’on augmente / en la diminuant ». Personne, seulement Laure Morali.