Adapté du roman éponyme de Louis Boyard, The Pale Blue Eye, disponible depuis le 6 janvier dernier sur Netflix, marque les retrouvailles entre Scott Cooper et Christian Bale, 6 ans après leur dernière collaboration en 2017 avec l’excellent Hostiles. Des retrouvailles certes moins étincelantes qu’on aurait pu l’espérer au départ, mais qui accouchent tout de même d’un long-métrage intéressant, doté de qualités non négligeables.
La principale n’est autre que la direction artistique puisque le film affiche une véritable élégance formelle. Une élégance qui ne s’exprime pas uniquement à travers la mise en scène, la photographie ou encore les costumes, mais qui transparaît également dans les décors, et plus généralement dans l’environnement. Avec les Highlands comme terrain de jeu, le réalisateur américain confère effectivement à son oeuvre une atmosphère sombre et glaciale à souhait, où la neige parsème la plupart des plans tel un second rôle omniprésent. L’autre atout du projet réside sinon dans la force de son duo d’acteurs : Christian Bale et Harry Melling. Si le premier n’a plus rien à prouver et délivre à nouveau une prestation tout à fait convaincante – bien que mineure dans sa filmographie – en enquêteur torturé, le second offre quant à lui une performance enthousiasmante dans la peau d’un Edgar Allan Poe tout en nuance, à la fois sensible et perspicace, fragile et intelligent. A leurs côtés, on retiendra également la présence lumineuse de Lucy Boynton.
Sombre et glaciale à souhait, The Pale Blue Eye est donc un thriller policier plutôt inégal. Beaucoup trop balisé que pour réellement convaincre sur le fond, le film peut néanmoins compter sur sa beauté formelle et la puissance dramatique de son duo d’acteurs, superbes Christian Bale et Harry Melling, pour offrir un agréable moment de cinéma.