DEAD CHIC Bastion Session EP
Upton Park
NoPo
DEAD CHIC Bastion session EP 2022
Damien Felix & Andy Balcon s'associent, en 2020, dans ce chicos morbide (ressenti uniquement dans le nom).
Musicalement, on se crame plutôt sur un brûlot aux flammes vives et vive les flammes!
Andy (dis-moi oui, chantent certaines femmes!) annonce déjà la couleur cramoisie chez Heymoonshaker depuis 2008, avec Dave Crowe, le human beatbox.
Félix (qui n'est pas l'époux de Zézette-épouse X-) fréquente Amandine (aux chandelles, surtout) depuis 2010 dans Catfish et plus récemment rejoint Bigger aux sensations proches de celles diffusées par Dead Chic.
Des groupes des plus recommandables!
DC écume les salles, dont le Barbe à Plouha où l'on prend une claque avec la clique, complétée par Rémi Ferbus, batterie et percussions (Kimberose) et (on reste en famille) Mathis Bouveret-Akengin aux claviers Farfisa et Moog (Catfish).
Tous des pointures (et pas du 39 comme moi!).
Un petit échantillon de leurs capacités sort sous le nom de 'Bastion session' avec 4 titres (dont un en 2 versions).
Ouverture avec 'Too far gone', sorti en clip ce début d'année. On baigne aussitôt dans une ambiance à la Tom Waits.
La guitare fuzze à tout va. La voix, écorchée, navigue entre Tom Waits justement et Don Van Vliet (Captain Beefheart), avec un grain plus fin.
La rythmique syncopée insiste et provoque un balancement sensuel (plus ou moins selon la souplesse) des hanches.
'Ballad of another man' dégage des influences latines dès ses percussions en intro. Une guitare acoustique pour plaquer des accords et une Gretsch, à forte réverbération prolongée au vibrato, ornent cette composition éclatante.
On peut penser à Chris Isaak évidemment mais aussi aux Cruzados et quelques vapeurs reptiliennes de swamp rock finissent même par percer.
Les frappes de tambour et clap hands encouragent la voix, carrément euphorique. On se sent totalement transportés!
'Good gone' possède ce côté majestueux, un blues rock d'une intensité dramatique qui m'évoque Pete Ross (passé au Binic Folk Blues festival) et donc forcément Nick Cave.
Quelques pulsations de claviers soufflent les braises sur la Gretsch de Damien, éblouissante (ici, inutile de se poser la question où sont les flammes!).
La musique fait gonfler des bulles de magma éclaboussant Andy, poussé dans des hurlements de possédé.
La seconde version de 'Too far gone' nous achève dans un bonheur indescriptible. La saturation de la guitare nous gorge de plaisir avec des lampées de Black Keys.
A peine 4 morceaux, quelle frustration évidemment, c'est bien trop court! On veut tout de suite la suite!
Ils viennent de partager The Belly Of The Jungle qui part d'entrée dans une cavalcade westernienne sous Farfisa virevoltant.
Dans ce morceau, avec une voix chuchotée et menaçante, l'atmosphère fleure bon les Doors et leur théâtrale célébration du lézard.
Rhaa lovely!
Pas DC et rien à boire avec les fontaines, les musiciens nous abreuvent de mélodies toutes plus fascinantes et envoûtantes les unes que les autres.
L'énergie, ils savent la puiser, la donner, la partager, nul doute qu'ils possèdent le Mojo!
Sans équivoque, un grand groupe, plein d'humilité, avec un futur lumineux, on l'espère.