PAR BERNARD VASSOR
Lettre d'Eugénie Niboyet à ses soeurs, Aline et Elisa Mouchon à Lyon (archives personnelles)"Nous n’écrivons pas pour les esprits étroits
qui veulent borner la femme aux soins du ménage.
Les femmes n’ont plus à acquérir leur liberté,
mais à l’exercer"
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Eugénie Mouchon vit le jour à Montpellier (11 septembre 1796- Paris 6 janvier 1883 ). Elle épousa un riche avocat lyonnais en 1822.
Conquise par le saint-simonisme, elle fut déçue par la scission de "l'Eglise" par Bazard et Enfantin, après le départ de Jules Lechevallier, elle rejoignit les rangs des fourieristes. Elle fit de nombreuses traductions de romans et de textes de Mary Wollstonkraft, et de Marie Egworth.
..........Elle fonda à Lyon « Le Conseiller des Femmes » en 1833 journal auquel collabora Marceline Desbordes-Valmore.Elle fut la première à traduire un roman de Charles Dickens. En contact étroit avec Flora Tristan à Paris , les deux femmes se séparèrent en 1833..C'est elle qui orienta le mouvement féministe naissant vers les thèses de Fourier. Elle créa le journal "La Paix dans le Monde"
précurseur des mouvements pacifistes.
En 1834 elle fonda une sorte d'académie appellée "L"Athénée des Dames" elle combattit le duel et la peine de mort
Présidente du "Club des femmes" du boulevard Poissonnière en 1848, dont les principales animatrices, étaient comme elle d'anciennes saint-simoniènes converties : Désirée Gay, Jeanne Deroin, Adèle Esquiros, Pauline Roland*, Anaïs Segalas et d'autres, anciennes rédactrice de "La Tribune des Femmes" et de "L'Apostolat des fmmes" de 1832-1833. Pendant la Révolution de 1848, elle désaprouva Jeanne Deroin et les Vésuviennes,Elle avait fondé "La Société de la Voix des Femmes" en mars et son club rue Taranne 8, fut le véritable pivot de tout le mouvement féminin. On peut noter la présence dans ce club du sulfureux abbé Chatel, qui participa aussi à de nombreuses réunions dans d'autres clubs féminins.
Les autres sociétés féministes :
Le Comité des Droits de la Femme, réunions rue Saint-Merri, président Mme Bourgeois-Allix (professeur d'histoire naturelle)
L'Association fraternelle des Instituteurs et Institutrices, Pauline Rolland, rue Bréda 21
L'Association des Femmes à gage, 11 faubourg Saint-Honoré Mme Chenard.
Le Club-Association des Lingères, 66 rue de Richelieu
L'Union des Travailleuses, 10 rue de Chabrol
Le Club de l'Emancipation des Femmes, 61 rue de Provence, Jeanne Deroin, Désirée Gay et le docteur Malatier
* Qui fut la tutrice d'Aline, fure madame Gauguin, mère de Paul, la fille de Flora Tristan après le décès de celle-ci à Bordeaux.
A SUIVRE...........