L’année 2023 vient à peine de commencer que, déjà, de multiples signes s’accumulent dans la presse de grand chemin qui montrent que jamais la liberté d’expression n’aura été autant attaquée.
C’est, sans surprise, le deux-poids deux-mesures déjà évoqué dans un précédent article qui permet aux journalistes de s’époumoner en outrages courroucés lorsqu’un des leurs est suspendu d’une plateforme privée, pendant que les révélations, pourtant explosives, qu’on peut trouver sur la même plateforme ne font pas la moindre ligne dans leurs rédactions respectives…
C’est, bien évidemment, le petit couplet qu’on retrouve maintenant régulièrement dans différents médias de révérence comme BFMTV qui se fait fort de rappeler qu’avec le débannissement d’un nombre conséquent de comptes Twitter, la plateforme de Musk risque de virer à l’égoût de la désinformation la plus sordide : chacun sait que les comptes bannis ne l’étaient absolument pas pour dissidence de pensée, pour refus de s’aligner sur la doxa officielle, mais forcément pour de vilaines théories du complot, de la désinformation et des fake news en veux tu, en voilà.
Et tant pis si, sur la même plateforme, il a été montré exactement le contraire : on peut bien partir du principe (de moins en moins vrai) que le public de la plateforme en question n’est pas du tout le même que celui du public de ces médias paillassons du pouvoir ; il y a dès lors peu de chance qu’on vienne contredire BFM et ses minions lorsqu’ils s’adonnent justement à la propagande la plus grossière.
Le constat est terrible : ce sont les journalistes, ceux-là même qui sont censés représenter la liberté d’expression, la défendre et la chérir, qui s’en font actuellement les fossoyeurs les plus appliqués, et avec un enthousiasme, une méticulosité qui laisse augurer d’un retournement de veste à vitesse lumière lorsque l’hypocrisie ne paiera plus.
Mais cela ne s’arrête pas à ces quelques cas, déjà dramatiques.
C’est ainsi qu’en Californie, une nouvelle loi, passée en fin d’année dernière, vient d’entrer en vigueur ce 1er janvier, permettant de poursuivre en justice les médecins ayant participé à de la désinformation sur des sujets de santé.
Mais qui détermine ce qui est, ou non, de la désinformation ? Le système judiciaire de l’Etat, pardi ! Car chacun sait que la Justice ou le gouvernement détiennent la vérité, notamment en matière de santé, surtout depuis les deux dernières années qui ont précisément été la démonstration flagrante de l’excellente qualité des informations distribuées par les experts et autres scientifiques convoqués par l’Etat ! C’est grâce à eux qu’on a non seulement écarté certains traitements pourtant sans dangers, et c’est sans mal que ces traitements ont même été interdits quitte à reléguer les médecins aux rangs de soldats du systèmes en les dépouillant de toute latitude de prescription et d’autonomie de diagnostic. C’est aussi grâce à eux qu’on a pu mesurer toute la pertinence des actions menées pour contrer une pandémie qui s’est répandue sans le moindre frein malgré toutes leurs gesticulations, des plus draconiennes (avec cerfas intégrés) aux plus stupides (restez assis et non masqué ou debout avec un masque car le virus vole haut, etc.)…
Bref, on sait déjà que cette loi, aussi scandaleuse qu’inique, ne sera utilisée qu’à des fins purement politiques pour casser les discours contrevenant aux intérêts du gouvernement et des politiciens qui pilotent ce nouveau bâillon.
Et ce qui est vrai en France ou en Californie l’est aussi, dans la même mesure terrifiante, au Canada où l’on envisage maintenant sans se déballonner d’envoyer les dissidents en rééducation.
On apprend, par un tweet de l’intéressé, que le docteur Jordan Peterson doit suivre un programme de rééducation sur le bon usage des médias sociaux dans le cadre d’une enquête le concernant qui aurait eu l’audace de critiquer le Premier ministre canadien Justin Trudeau.
Selon Peterson, l’Ordre des Psychologues de l’Ontario lui ordonnerait de suivre le programme avec des experts pour avoir retweeté Pierre Poilièvre, qui est un candidat de l’opposition au poste de premier ministre, et pour avoir également critiqué Trudeau au fil des ans (notamment lors des interdictions de voyager posées par le premier ministre pendant la pandémie, jugées inconstitutionnelles par le docteur).
Autrement dit, le fait d’émettre des critiques plus ou moins acerbes contre le gouvernement Trudeau a directement poussé les autorités de santé et notamment les autorités de tutelles du Dr Peterson à lui imposer des séances de “rééducation” qui ressemblent de plus en plus à la fois à une punition pour son comportement et à la fois à la mise en place d’une police politique. Le mot “camp” n’est pas encore prononcé, mais on sent assez nettement que ça doit en chatouiller plus d’un dans les officiels du Canada, dont le comportement aura été tout sauf exemplaires pendant la pandémie…
Ces différents exemples, aussi disparates soient-ils dans leur localisation et dans les modes d’actions, n’en présentent pas moins, à chaque fois, une nouvelle facette de cette censure plus ou moins douce, plus ou moins active, qui se met en place : les médias grand public et les ordres professionnels sont devenus des outils de propagande et des supports de censure pour la pire des idéologies, celle du Tout-à- l’État : seul le message officiel, sanctionné par le gouvernement, est autorisé, viable et raisonnable. Tout autre doit être méprisé, ridiculisé, banni.
Les campagnes de désinformation orchestrées par les médias grand public ne visent plus maintenant qu’à fausser la perception des faits et à manipuler l’opinion publique en favorisant ou en désavouant certaines informations, certains faits ou certains discours. C’était déjà le cas dans leur couverture de la crise des Gilets Jaunes en France, dans le traitement médiatique des élections américaines de 2020. La pandémie a véritablement placé un turbo sur ces méthodes.
Les ordres professionnels quant à eux ne sont plus que des outils de censure, limitant par des règles aussi strictes qu’arbitraires les communications et les actes mêmes des médecins ou des pharmaciens.
Les conséquences sont déjà visibles : l’effondrement progressif de la confiance dans la politique, puis dans les médias (l’un et l’autre n’ont jamais été aussi basse) touche maintenant les autorités de santé et, petit-à-petit, le corps médical. La propagande a tué, tue et tuera encore.
Forcément, tout ceci va très bien se terminer.
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