Sous les néons des enseignes usées, les pieds luisants de rosée corrosive, des corps presque vacants arpentent les trottoirs en affichant les avaries de leur viande. Drapés de leurs manteaux d'infections, ces princes de misère revenus de tous les enfers parlent une langue qu'ils ne comprennent plus. L'épiderme cousu à la flamme du briquet, ils traquent des édens improbables en accordant leurs pas au rythme épileptique du manque, prêts à signer leur arrêt de mort à tout moment, pour redonner des ailes à leur âme saccagée.