Si vous êtes client(e) de plusieurs institutions financières, vous êtes-vous déjà demandé pourquoi certaines exigent que vous leur renvoyiez vos justificatifs d'identité, de domicile, de revenus… chaque année, sous prétexte d'obligation réglementaire, tandis que d'autres, pourtant soumises au mêmes lois, ne vous embêtent jamais de la sorte ? Profitons d'un article de Tearsheet pour parler du KYC perpétuel.
Autre question, un peu plus sournoise : êtes vous sincèrement convaincu(e) par votre banque principale lorsqu'elle affirme qu'elle met tout en œuvre afin de mieux vous connaître et comprendre vos attentes intimes, de manière à les satisfaire dans les meilleures conditions… alors que, à chaque anniversaire de votre premier contact, elle insiste, parfois menaces à l'appui, pour re-valider vos informations personnelles essentielles, y compris quand aucun changement n'est survenu dans l'intervalle ?
Le problème, presque universel dans les établissements traditionnels, réside dans la perception des processus de connaissances du client (les fameux KYC) comme une charge sans valeur ajoutée, de plus en plus lourde en raison de la multiplication des contraintes légales (lutte contre la criminalité, la fraude, le blanchiment, la corruption, le financement du terrorisme…). En outre, comme telle, leur modernisation n'est jamais considérée prioritaire et ils restent alors encombrés de tâches manuelles inefficaces.
Il existe pourtant une autre option, qui consiste simplement à appréhender la connaissance du client comme un tout inséparable, combinant son volet de protection avec celui, plus noble et productif, qui relève de la relation. Les contrôles réalisés arbitrairement selon le calendrier cèdent alors la place à un enrichissement continu, au fil des interactions et, le cas échéant, des événements suspects susceptibles de justifier un renforcement ponctuel, qui pourra être mis à profit pour affermir la confiance.
Après tout, les velléités affichées par une majorité d'acteurs de déployer une expérience personnalisée, correspondant aussi précisément que possible aux besoins spécifiques de chaque utilisateur, ne requièrent-elles pas de suivre la moindre évolution de situation de ce dernier et de la prendre en compte au plus tôt ? Et que coûte à l'entreprise de vérifier les nouveaux éléments, par elle-même (ce qui est faisable dans la plupart des cas) et sans engager de démarche paperassière, dès qu'elle détecte ces changements ?
On le voit bien, les enjeux auxquels répond cette notion de KYC perpétuel sont multiples. Il s'agit d'abord de mieux organiser la collecte et l'exploitation intelligente des données disponibles sur le client, dans leur ensemble, mais également de maîtriser les risques (juridiques et de réputation) en quasi temps réel (au lieu de croire qu'un sondage annuel a une quelconque utilité en la matière !), tout en rendant les opérations plus transparentes pour les intéressés… et en réduisant sérieusement les coûts de la conformité.