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Je n’ai jamais vu autant de soumission aux médias, aux intellectuels, aux journalistes que dans la société occidentale, particulièrement française.
Le rapport des Français avec la presse est celui de la domination. Les Français regardent abondamment les informations avec un esprit de fascination. Le phénomène n’est pas récents puisqu’il date de plusieurs décennies.
La presse par la soumission et par la fascination entretient un climat malsain. Mais, un climat malsain créé de toute pièce.
On se souvient de la fameuse phrase de Roger Gicquel en ouverture du journal télévisé de TF1 le 18 février 1976 : la France a peur. Il s’agissait d’une phrase prononcée par ce présentateur le lendemain de l’arrestation du meurtrier de Philippe Bertrand dans l’affaire Patrick Henry.
Que cette phrase fût sortie de son contexte, cela est d’une importance capitale, puisque l’on peut détourner une information de son sens initial. Mais, plus encore, ce fut l’émotion créée par cette célèbre phrase. Non seulement l’émotion, mais encore plus, le climat malsain, alors que rien ne le justifiait. Des criminels, la France et le monde en verraient défiler.
Cette capacité à engendrer, justement, cette atmosphère nocive à partir de faits divers, est un signe éloquent de cette domination et de la soumission des Français. Il eût été raisonnable de ramener ce fait, aussi malheureux soit-il, à sa juste valeur. Et certainement pas, en faire un drame national. Avec les intellectuels et les journalistes, je ne sais si cela est possible.
Les informations, les intellectuels, les journalistes ont tellement pris une place cruciale dans le mental des Français, qu’ils en exercent une morbide influence.
Lorsque Bernard Tapie voulait acheter Adidas, beaucoup de personnes devenaient, subitement, expertes en économie. Je parle, ici, de du français moyen. N’y voyez aucune allusion péjorative, c’est tout simplement pour dire que ces discussions n’étaient pas le fait de spécialistes, mais de simples citoyens.
À l’époque, je travaillais encore dans les hôpitaux français, chaque matin le personnel infirmier discutait du montage financier de Tapie pour acheter la société Adidas. Ce genre de discussion traduit bien la célérité avec laquelle on peut formater les esprits. Les gens ne discutent plus de leurs problèmes, aussi sérieux soient-ils, pour s’engouffrer dans les débats stériles à propos de futilités. En faisant cela, on leur fait croire qu’ils possèdent une quelconque sagacité.
Les choses prennent une tournure dramatique lorsqu’on trompe des jeunes. Dans les années 70 puis 80, avec l’avènement du libéralisme économique à outrance, on a assisté à l’émergence de personnes stars telles que :
– Alain Madelin
– Bernard Tapie. Toujours lui.
– Jacques Séguéla
Toutes ces personnes, et bien d’autres, tenaient le discours suivant à la jeunesse française : vous êtes jeunes, vous méritez beaucoup, vous allez devenir millionnaires.
On présentait à toute une jeunesse le mirage de la réussite facile. Ou alors en se réveillant très tôt. Cela rappelle le fameux slogan d’avant la crise de 1929 : la fortune se trouve au bout de la rue. Cela se passait aux USA. On en connait les conséquences : Les bread lines, des queues interminables pour recevoir, à prix modique, un morceau de pain et un tasse de café !
Du reste, Jacques Séguéla eut cette terrible phrase : si à 50 ans tu ne possèdes pas une montre Rolex, tu as raté ta vie.
Il serait intéressant d’analyser comment Bernard Tapie avec son émission tv, Ambition, a pu persuader bien des jeunes qu’il pouvait réussir tout simplement en ayant l’ambition de réussir. Comme cela paraît simple !
J’invite les lecteurs à revoir les émissions de l’époque, spécialement Ambition de Bernard Tapie. Je pense qu’on doit les trouver facilement dans le net.
Il serait intéressant d’étudier les méthodes de cette époque à avoir contribué à la soumission de toute une génération, ou presque, à des idées absolument hallucinantes. Le prix à payer pour cette jeunesse en fut très lourd.
Malheureusement, la domination et la soumission continuent de nos jours.
De toutes les façons, cette influence, cette soumission continuent encore aux temps présents. Au lieu de comprendre les problèmes de la société française, on désigne de faux coupables. Vous savez lesquelles. Là encore, les conséquences risquent d’être désastreuses avec une jeunesse française complètement déphasée par rapport aux réalités. Une jeunesse tellement déboussolée par les mensonges qu’elle devient incapable d’exercer des métiers de base. Je ne sais, si en parler, servirait à quelque chose. Si je le fais, ce n’est pas pour critiquer la société française, mais pour faire entendre un autre discours que celui auquel vous êtes habitués.
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