ANTIBIOTIQUES : Leurs traces dans l'eau, une menace pour la santé humaine

Cette équipe de biologistes et de chimistes du Karolinska Institutet alerte sur les dangers liés aux résidus d’antibiotiques dans les eaux usées et rappellent que ce type de pollution contribue bien à la résistance aux antibiotiques et constitue une grave menace pour la santé humaine. Cette analyse complète publiée dans le Lancet Planetary Health fait également le point sur la contribution de différentes sources, hôpitaux, municipalités, élevage et industrie pharmaceutique à cette pollution médicamenteuse.

L’objectif de l’équipe suédoise est de sensibiliser les décideurs à l’urgence de mesures de réduction des risques contre ces résidus environnementaux en précisant les sites à risque élevé, toujours dans cet objectif mieux partagé de protection de la santé humaine et l’environnement. L’auteur principal,  Nada Hanna, chercheur en Santé publique mondiale au Karolinska Institutet, précise : « L’allocation efficace des ressources est particulièrement vitale pour les pays pauvres et qui produisent de grandes quantités d’antibiotiques ».

La RAM est une menace mondiale,

rappellent les auteurs, pouvant entraîner des infections bactériennes incurables chez les animaux et les humains, liée à une exposition excessive et souvent inutile aux antibiotiques. Les antibiotiques peuvent pénétrer dans l’environnement lors de leur production, de leur consommation et de leur élimination. Leurs résidus dans l’environnement, comme dans les eaux usées et l’eau potable, contribuent à l’émergence et à la propagation des résistances.

Principales sources de résidus d’antibiotiques : parmi les principales sources mondiales de cette pollution aquatique, figurent la Chine et l’Inde, qui comptent parmi les plus grands producteurs et consommateurs d’antibiotiques au monde, conclut cette revue systématique de la littérature publiée entre 2006 et 2019, soit l’examen de 240 études au total.

A quel niveau, la concentration induit la résistance ? Les chercheurs ont également développé une méthode d’évaluation des risques environnementaux pour déterminer où la concentration d’antibiotiques est suffisamment élevée pour contribuer à la résistance aux antibiotiques. Cette évaluation conclut que des concentrations d’antibiotiques dépassant le niveau considéré comme sûr pour le développement d’une résistance sont bien observées dans les eaux usées, les affluents et les effluents des usines de traitement des eaux usées et dans les milieux aquatiques récepteurs. L’impact relatif des différents contributeurs indique, en première ligne, la responsabilté des hôpitaux, des municipalités, de l’élevage et de l’industrie pharma.

Quels antibiotiques ? L’antibiotique ciprofloxacine « arrive en tête » dans la pollution de l’eau potable.

En conclusion, les résidus d’antibiotiques dans les eaux usées, et dans l’eau potable, constituent une source majeure de développement de la résistance aux antibiotiques et une grave menace pour la santé humaine. A fortiori lorsque que l’on prend en compte l’absence de données pour de nombreux pays…

Source: The Lancet Planetary Health 4 Jan, 2022 DOI : 10.1016/S2542-5196(22)00254-6 Antibiotic concentrations and antibiotic resistance in aquatic environments of the Western Pacific and South-East Asia Regions: a systematic review and probabilistic environmental hazard assessment

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Équipe de rédaction SantélogJan 7, 2023Équipe de rédaction Santélog