L’atelier d’écriture n°421 de Brickabook

Par Antigone

Ecrire. Recommencer à écrire. Cela pourrait être une joie. Cela pourrait être sans peur. Cela pourrait être comme un chat venu se lover sur tes genoux. Même si ta plume est brouillée, fragile, lourde. Les mots des autres te font tant de bien.
Et, as-tu vraiment mieux à faire ? Est-ce un choix ?
Quand l’année commence dans le flou, écrire pourrait être ce phare dans la nuit qui perce le brouillard. Un rendez-vous. Mais attention, il n’y aura pas de faux semblants, pas d’enthousiasme débridé, seulement toi. C’est le deal.
Depuis des mois, tu ne dis rien.
Tu n’as pas parlé des départs, répétés, des jamais plus et de l’absence. Depuis des mois, tu te tais. Tu encaisses. Tu t’es même étonnée d’être faite d’un cuir si dur, quand tu vois autour de toi des gens s’effondrer pour un rien. Tes mains ont bien commencé à se rider, un peu, mais tu t’en moques. L’âge en réalité avance sans toi.
Et tu pérorerais presque, d’en être capable, d’être si forte. Ce qui forme lentement sa croûte calcaire autour de toi ne t’effraie pas.
A plusieurs reprises, tu t’es agacée des sollicitations, des plaintes, de cette p***** d’incapacité des autres à prendre leur vie en main. WHA HA ! HA ! Comme si tu t’en sortais mieux. 
Alors qu’en réalité tu t’effondres, tu t’effondres sans cesse.
A quel moment cette spirale s’arrêtera ?
Et tu as presque envié cet homme, qui s’est écroulé l’autre jour dans la rue, une douleur à la poitrine, et que tu as su aider, dans un instinct évident. Les secours au bout du fil, le sang froid amarré à ton corps. Efficace, présente, là. Alors que tu aurais aimé qu’on t’emporte, toi, toutes sirènes hurlantes. 
Oui, recommencer à écrire. Et apprivoiser ce qui en sort.

Un texte rédigé dans le cadre de l’atelier d’écriture d’Alexandra K – Une photo, quelques mots
Les textes du jour sont à retrouver ici [clic]

L’envie d’écrire étant revenue chez moi, merci à elle d’avoir fait renaître son blog pour continuer l’aventure !

Publicité Réglages de confidentialité