Indiqués dans la prévention de certains cancers des os ou pour le traitement de certaines affections osseuses, les bisphosphonates sont aujourd’hui recommandés par l’American College of Physicians pour le traitement initial de l'ostéoporose chez les hommes et les femmes ménopausées, diagnostiqués avec une ostéoporose primaire. Ces directives, publiées dans les Annals of Internal Medicine confirment ainsi les bisphosphonates comme traitement pharmacologique prophylactique du risque de fractures chez les hommes et les femmes ménopausées diagnostiqués avec une faible masse osseuse.
L'ostéoporose est une maladie systémique du squelette caractérisée par une diminution de la masse osseuse et une détérioration du tissu osseux. Cette perte osseuse induit un risque accru de fragilité osseuse et de fracture, en particulier au niveau de la hanche, de la colonne vertébrale et du poignet. On estime qu’aux seuls Etats-Unis, 10,2 millions de personnes âgées de 50 ans et plus souffrent d'ostéoporose et et que plus de 40 millions d’Américains ont une trop faible masse osseuse.
Ces nouvelles directives examinent les dernières preuves de la littérature sur l'efficacité comparative des traitements disponibles.
Chez les femmes et les hommes ménopausés atteints d'ostéoporose primaire, les bisphosphonates apparaissent présenter le meilleur rapport bénéfice-risque et, dans le même temps apporter le meilleur niveau de qualité de vie aux patients- parmi les classes de médicaments évaluées. En plus de leurs avantages cliniques objectifs, les bisphosphonates sont beaucoup moins chers que les autres traitements et sont disponibles sous différentes formulations, génériques, orales et injectables.
Durée du traitement et risque de fracture : à noter, la durée du traitement par bisphosphonates au-delà de 3 à 5 ans réduit le risque de nouvelles fractures vertébrales, mais pas le risque d'autres fractures. En conséquence, les experts de l’American College of Physicians recommandent à leurs confrères cliniciens d’envisager l’arrêt des bisphosphonates après 5 ans de traitement, sauf s'il existe une forte indication suggérant de poursuivre le traitement.
Et en 2è ligne ? Les cliniciens sont engagés à utiliser le denosumab (un anticorps monoclonal (IgG2) humain qui cible le RANKL) pour réduire le risque de fractures chez les patients avec ostéoporose primaire qui présentent des contre-indications ou des effets indésirables aux bisphosphonates. L'inhibiteur de la sclérostine (romosozumab) ou la PTH recombinante (tériparatide), suivis d'un bisphosphonate, sont recommandés uniquement chez les femmes atteintes d'ostéoporose primaire à risque très élevé de fracture.
Etant donnée la prévalence croissante de l’ostéoporose, l’American College of Physicians prévoit de poursuivre cette surveillance de la littérature et envisage donc des mises à jour régulières de ces recommandations cliniques.
Source : Annals of Internal Medicine 3 Jan, 2023 DOI : 10.7326/M22-1034 Pharmacologic Treatment of Primary Osteoporosis or Low Bone Mass to Prevent Fractures in Adults: A Living Clinical Guideline From the American College of Physicians
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Équipe de rédaction SantélogJan 6, 2023Rédaction Santé log