Un de mes bracelets s'est défait ce matin.
Le carré est tombé à terre en claquant dans mes oreilles, pour finir sa course à une dizaine de centimètres de mon lit. Mes yeux, leur brume, l'instant d'hésitation, de savoir si l'on dort
encore, si l'on veut se réveiller, si l'on emmergera de suite ou dans un bon quart d'heure.
Café
Puis push, ON, j'allume mon ordinateur, infecté pour la n-ième fois pas un virus sympathique. Mon regard qui se calque aux pixels, les messages non reçus, les mails, et
cette musique qui me manque.
Je ne peux plus rien écouter.
Il faudrait que j'amène mon ordi au Zmägagin, l'embout de mon casque de pro s'est coincé à 2 cm de l'entrée audio de mon portable. Et je ne sais plus me nourrir de
zicmu, ni même écouter des reportages comme je faisais avant. C'est ma fenêtre sur le monde du web qui reste muette, tandis que vous entendez quand je change de musique d'accueil.
Celle-ci, You come in Burned, 7 minutes, le temps que prend une cigarette, la fumée qui s'en échappe, les yeux mi-clos, bouffée aspirée, ressortie comme une chape d'air compact.
Elle m'inspirait fut un temps, le soir, quand je n'allumais pas la lumière pour laisser l'obscurité s'étendre avec délice. Quand tu ne vois plus tes mains tant il fait sombre, mais reste cet
endroit dans la tête, le tumulte joyeux de mes idées, qui fourmillent à contre-courant pour se distinguer de mes simples états d'âmes.
Il fait soleil, merveille de temps.
12h16, je bouge de là.