...j'ai pris une fraction de seconde à remarquer que nous étions maintenant le 2 janvier ! Et que j'avais fermé le 1er à 682! calories brûlées sur 700. Ça m'a abattu. Short de 12 calories! Je n'avais qu'a monter les escaliers et les redescendre deux ou trois fois pour y arriver. Comme pour me narguer, dès le lendemain, ma montre me disait, le matin, que j'avais réussi à surpasser les 700 calories brûlées par jour, 3 fois dans la semaine précédente.
La phrase non écrite, mais que j'entendais quand même, était "Christ de petit con à qui il ne manquait que 12 calories à brûler hier...".Cette année passée a vu l'équivalent d'un vilain de d'un film de James Bond pendre le contrôle d'un réseau social, Twitter.
Maintenant que l'année nouvelle coule à flot et que ce patron de Twitter a promis de quitter dès qu'il trouvera un(e) remplaçant(e) de valeur, il est interressant de plonger dans Exibit H, un document public qui rend compte de tous les échanges d'Elon Musk qui ont mené à son achat du réseau social. Ces documents ont dû être rendus publics quand il a souhaité se retirer de l'achat de Twitter, et qu'on se dirigeait vers une poursuite en cour contre Elon Musk.
Parfois, on a le feeling qu'on aurait jamais dû être en mesure de poser les yeux là-dessus, mais c'est très public et légal de lire les communications par texto de l'homme le plus riche sur terre. Peu impressionnant, assez peu imaginatif et plutôt bénéouioui sont les termes appropriés à la conclusion d'une telle lecture.C'est drôle d'y lire le synopsis de deux évènements majeurs du monde de la techno, en 2022: La chute de la cryptomonnaie et l'achat de Twitter. Il est possible de lire Exibit H, et comprendre relativement clairement le mouvements des eaux dans le monde technologique de 2022. On y lit les commentaires de vestiaires autour de l'arrestation de Sam Bankman-Fried, le fondateur de la défunte crypto compagnie FTX, aux Bahamas, pour avoir frauder les investisseurs et ses clients.
Toujours intéressé par les filous, on peut même y lire que Musk suggère qu'il serait intéressant d'acheter Twitter avec Bankman-Fried, ne serais-ce que pour le tirer d'embarras. Les propos transpirent une certaine décadence et d'une mentalité de boy's club dans le monde techno/des affaires qui coïncide avec une désillusion culturelle chez les gens au pouvoir pas mal partout dans le monde.On peut lire (et encore plus depuis Twitter, alors qu'il est davantage sous la loupe) que Musk fonctionne toujours en mode confrontation, impulsive et autoritaire.
On peut lire que Musk critique Meta (ancien Facebook) qui a dû se réajuster très sérieusement après des années de repas payés par l'employeur, d'avantages sociaux multiples et d'heures de travail aléatoires. Il suggère une poigne nettement plus solide. On peut aussi y lire qu'on se passe de l'argent comme un enfant de 3 ans le ferait avec de l'argent de Monopoly. Le fondateur d'Oracle, Larry Ellison, envoie à Musk un chèque en blanc "d'un milliard ou peu importe ce que tu recommandes". Marc Andreessen, en bon bénéouioui, offre 250 millions à Musk, "sans avoir à faire quoi que ce soit". Micheal Grimes, de Morgan Stanley, proposes un rendez-vous avec Bankman-Fried et Musk afin de mettre la main sur bon bon de 5 milliards, ce à quoi Musk réplique "a-t-il 3 milliards sur lui?"** (il se trompe sur le montant tellement ce n'est rien pour lui). Prêt à du gros liquide assez vite, Musk est prêt à faire bien des choses "as long as don't have to have a laborious blockchain debate". Impatient comme un enfant.
Aliéné du monde plus conventionnel, ces multimillionnaires parlent de milliards comme on parle de diner à 15$ entre collègues. Ce sont des gens peu normaux qui n'ont pas une compréhension pareille au reste du monde. Ce qui explique l'extrême naïveté de Musk, à l'achat de Twitter, qui faisait de son premier point: -Solutionner la liberté d'expression.
Mais ce qui impressionne vraiment est ce qui a mené à l'achat de Twitter.
Une impulsion juvénile.
L'alors PDG de Twitter, Parag Agrawal devient vite sur la même longueur d'ondes que Musk quand celui-ci le vante comme un hardcore programmer. Mais quand Agrawal lui dit poliment que ça ne l'aide pas beaucoup quand Musk écrit "Twitter is dying", le ton de Musk change complètement. Et Agrawal ne lui répond plus publiquement, comme un adulte, probablement en privé. Musk lui répond marabout, "Qu'as-tu accompli cette semaine?". Et moins d'une minute plus tard "Je ne me joindrai pas à la réunion du comité d'administration, c'est une perte de temps, je vais faire une offre afin d'acquérir Twitter". Ça semble le réel point d'encrage d'un coup de tête duquel il a tenté de se rétracter, sans succès.C'est étrange de voir comment un petit groupe de superiche peut facilement vivre aliéné de la réalité mondiale.
On pourrait aussi dire la même chose du superpauvre.
Les extrêmes, les éviter. L'équilibre, le rechercher.
"My Dad is an asshole, the biggest asshole" dit Musk de lui.
La phrase qu'on entends quand même, même si il ne l'a dit pas est :
"So am, I".
**on apprendra, 7 mois plus tard, que Bankman-Fried n'avait que 100 000$, monde d'impressions.