Mes 20 séries de l’année 2022

Il est venu le temps de sonner l'heure du bilan d'une année riche en séries. Bien que je les ai pas toutes vues je garde 20 séries parmi toutes celles que j'ai pu découvrir et voici mes 20 séries de l'année 2022 :

The White Lotus - Saison 2

Parler de 2022 sans parler de The White Lotus est impossible. A la fois par son casting (Aubrey Plaza mérite son Emmy !), son thème musical (le génie de Cristobal Tapie de Veer), son créateur fou (Mike White) et puis notre reine à tous : Jennifer Coolidge qui vient de nous alimenter internet en meme. Mais cette saison 2, encore plus réussie que la première, démontre la capacité du créateur à rester fidèle à ses thématiques tout en offrant des perspectives étonnantes et fascinantes. Cette saison 2 atteint une certaine forme de perfection une fois les deux premiers épisodes vus et digérés. Un pur plaisir sériel de tous les instants comme on en fait peu.

Mettre en boîte le stress et l'anxiété n'est pas chose facile. Disons que ce n'est pas simple de le faire ressentir sur le petit écran mais The Bear a réussi ce tour de passe-passe. On ressent tout ce qui est vécu à l'écran et la pression de cette cuisine en tension permanente. Jeremy Allen White (Shameless) est parfait en héros ici et offre probablement la performance de sa carrière. Mon épisode fétiche est probablement " Review " (1.07), un épisode presque tourné intégralement en plan séquence.

Impossible de parler de séries en 2022 sans parler de cette pépite née sur Apple TV+ avec Ben Stiller aux commandes. Avec son point de départ saugrenu, Severance aurait pu être un échec complet et par ses propres mystères et son sens aiguisé de la dramaturgie et du suspense, la série nous happe d'épisodes en épisodes. Cette plongée labyrinthique dans le monde de Lumon Industries trouve le bon équilibre et délivre bien plus qu'attendu. La mise en scène exquise, le casting parfait et les dialogues ciselés font de Severance l'une des meilleures séries de cette année.

La saison 2 d'Industry est probablement le tour de magie le plus surprenant de cette année. Après une première saison sympathique mais pas nécessairement brillante, la saison 2 a surpassé toutes mes attentes. La série parvient enfin à exploiter son véritable potentiel alors que l'on plonge encore un peu plus dans cet univers sans pitié qu'est la haute finance. Les personnages, poussés encore plus à bout, vont délivrer une saison magnifique parsemée d'épisodes brillants en termes d'écriture, de mise en scène et de jeu d'acteur.

Malheureusement passée un peu trop inaperçue à mon goût, Pachinko est l'une des plus belles séries que j'ai pu voir cette année. Ce serait une véritable offense de ne pas la mettre ici. C'est une série vaste, somptueuse, dynastique et brillamment écrite. Il y a énormément de moments d'une riche émotion permettant de créer quelque chose de réellement spécial. Les questions autour de l'identité, de la culture, accompagné de romances offrent à cette série un regard unique qui mérite d'être vu.

Reservation Dogs - Saison 2

La saison 1 était une excellente surprise. Une vraie révélation du talent de Taika Waititi pour les séries. Il y a de l'humour mais aussi quelque chose de réellement fort autour des personnages. Au delà du fait que la série nous plonge dans les aventures d'une réserve amérindienne de l'Oklahoma, la saison 2 prolonge le plaisir alors que chaque personnage a l'occasion de briller. Il y a quelque chose d'unique dans cette série et " Mabel ", l'épisode 4, est un vrai délice que tout le monde se doit de voir cette année.

Better Call Saul - Saison 6

Saul Goodman tirait sa révérence cette année après six saisons. C'est assez rare qu'un prequel surpasse la série qui l'a précédée mais Better Call Saul a probablement réussi à le faire. Cette saison finale prend son temps pour délivrer les derniers instants de Jimmy McGill et tous ses alias, créant ainsi une conclusion parfaite à tout un univers commencé il y a plus de dix ans. Outre le talent de Bob Odenkirk, le reste du casting n'est pas en reste. Série rendant septique à ses débuts quant à sa capacité à être aussi bonne que l'originale, elle a su surpasser son produit d'origine et à faire de Saul Goodman bien plus que l'avocat humoristique de Breaking Bad.

Star Trek : Strange New Worlds - Saison 1

Je pensais Star Trek morte. Tout ce que Paramount a pu en faire avec Alex Kurtzman me sortait par les yeux et puis un miracle est arrivé sous la forme de Star Trek : Strange New Worlds. Cette première saison, bien qu'imparfaite, est un brillant et vibrant hommage à la série originale. En dehors de références soignées, c'est avant tout un retour aux sources avec à chaque épisode cette envie de voyager, d'explorer et de comprendre ce qu'il peut y avoir d'humain en dehors de notre planète aux confins de l'univers. Anson Mount en capitaine c'était inattendu et c'est une belle réussite. J'ai déjà hâte de voir une saison 2 comme un enfant attend ses cadeaux à Noël.

Abbott Elementary - Saison 1 et 2

Il est de plus en plus difficile de trouver de bonnes comédies sur le marché mais ABC a une pépite entre les mains et c'est Abbot Elementary. Cette comédie de bureau rappellera aux fans du genre les meilleures comédies (The Office, Parks & Recreation) avec une galerie de personnages rocambolesques mais hilarants et des intrigues toujours bien trouvées. Le casting est tellement séduisant qu'il parvient à créer une vraie alchimie et l'envie de retrouver tous ces personnages chaque semaine. Abbott Elementary est la meilleure comédie que vous verrez en ce moment sur le petit écran (et sa récente récompense aux Emmy ne peut que confirmer mes dires).

Au début, Atlanta était une excellente série. Mais elle n'était pas encore ce qu'elle est dans cette saison (ou ce qu'elle était dans la saison précédente). On est ici face à une sorte de Black Mirror un brin comique sur la politique et le racisme. Quand on pense avoir tout vu d'Atlanta après la saison 3, cette saison 4 a su briller et surpasser mes propres attentes. Il y a quelque chose ici qui mérite de reconnaître encore plus le talent de Donald Glover.

Peut-être que vous êtes passé à côté d'Irma Vep, adaptation en série par Olivier Assayas de son propre film de 1996. Dans le film original, un réalisateur convoque une grande vedette du cinéma asiatique afin de devenir l'héroïne d'un remake des Vampires de Louis Feuillade (un film français de 1915). Pour la série c'est une star qui décline professionnellement et personnellement qui est invitée en France pour incarner ... Irma Vep dans un remake en série du classique français du film muet. L'étude du monde des séries et du cinéma mais aussi des personnalités qui gravitent autour de ce monde (notamment les producteurs) forgent un récit percutant, fascinant et passionnant de chaque instant.

Interview with the Vampire - Saison 1

Les vampires ont eu le vent en poupe cette année mais aucune n'a été aussi forte que Interview with the Vampire. Adaptée du roman d'Anne Rice (1976) qui avait déjà été adapté au cinéma avec Brad Pitt parmi les rôles titres, cette série nous plonge dans les confessions d'un vampire : Louis de Pointe du Lac incarné par un Jacob Anderson aussi touchant qu'attachant. L'acteur joue un rôle important dans cette série et toute la saison nous le démontre à plusieurs reprises. L'alchimie entre Anderson et Reid fait aussi le sel de la série tout en nous offrant tout un tas de péripéties palpitantes. Visuellement réussie, le scénario très littéraire par moment, pourrait en déconcerter plus d'un mais c'est l'une des vraies forces de la série.

Les créateurs de la sous estimée mais brillante American Vandal (Netflix) sont revenus cette année avec Players, une plongée saugrenue et réussie dans le monde des e-sports. Au delà de l'humour présent tout au long de la saison, les personnages ont tous une occasion de délivrer quelque chose de fort. Players aurait pu être un échec et finalement c'est tout l'inverse. Si sa thématique (des joueurs professionnels de League of Legends) aurait pu me rebuter complètement, les créateurs sont de vrais génies qui ont su mélanger leur talent pour le mockumentary et un drame sur le monde des sports en ligne.

Somewhere Boy - Mini-series

Parfois il y a des choses que l'on ne peut comprendre qu'en les regardant. Découverte pendant Série Mania, Somewhere Boy s'est avérée être l'une de ces surprises inattendues. Elle fait partie de ces rares séries capables de tenir ses promesses autour de différentes thématiques tout en prenant le temps de toutes les développées. Danny, notre héros, découvrant alors le monde qui l'entoure, nous offre un récit initiatique bouleversant sur la vie. A la fois une histoire de traumatismes et d'abus domestiques, de famille et d'amour, de monstres à la fois métaphoriques et bien en chair.

Station Eleven - Mini-series

Rapidement, Station Eleven change des séries post-apolyôtique que l'on a l'occasion de voir. C'est étrange mais terriblement profond. On est alors happés par les personnages et leurs aventures aussi touchantes que parfois violentes. Confronter le téléspectateur à une pandémie qui décime la population mondiale n'est pas chose facile quand la COVID a fait partie de nos vies pendant plusieurs mois mais cette adaptation du roman éponyme est l'une des brillantes surprises du début 2022 qu'il faut se remémorer. Patrick Somerville (Maniac, The Leftovers) a insufflé quelque chose de presque universel à son récit, le rendant encore plus percutant et proche de nous.

Dire au revoir à Better Things n'a pas été la chose la plus facile que j'ai eu à faire cette année. Pamela Adlon, l'une de mes scénaristes fétiches, a su raconter l'histoire d'une mère de famille dans cette comédie autobiographique avec beaucoup de coeur, d'humour et d'émotions. Cette saison 5 est probablement ce qu'elle a fait de plus raffiné avec son univers et de plus brillant. L'écriture est là mais le casting est au diapason. La créativité sans limites de Better Things se ressent dans sa narration, son style mémorable et ces conversations fortes entre les personnages. Pamela Adlon a su créer quelque chose de nuancé et fort tout en restant divertissant.

Apple TV+ s'est désormais bien installé dans le monde des séries et surtout auprès des fans de bonnes séries. Black Bird raconte l'histoire d'un personnage terrifiant qui a tué de nombreuses femmes mais un seul homme, Taron Egerton, escroc à la petite semaine, devra aider la police à retrouver les corps pour lui-même sortir de prison. Ce qui est d'autant plus terrifiant dans Black Bird c'est que l'histoire est inspirée d'un fait réel, qui avait par la suite donné aux membres de James Keene qui est incarné lui-même par Taron Egerton dans la mini-série. Visuellement proche d'un très bon David Fincher et incarnée par deux brillants acteurs. Une mini-série glaçante mais qui m'aura marqué cette année.

Faire une série de Chucky est ce qui est arrivé de mieux à cette franchise ! Si un reboot cinématographique avait vu le jour en 2019 avec une nouvelle version de la poupée Good Guy, ce n'était pas Chucky. Don Mancini, le créateur de la franchise, a alors créé cette série et cette saison 2 est un pur délice. Tant dans le gore que les séquences complètement barrées, la série se renouvelle sans se répéter. Même si l'on a parfois l'impression d'avoir déjà vu les choses, le scénario est tellement tordu qu'il sait comment prendre de cours son spectateur.

The English - Mini-series

Rarement le western m'a autant plu en série. C'est un genre fascinant et qui continue de me fasciner mais The English, reposant sur la partition simple d'une rencontre entre un amérindien et une anglaise va créer une relation fascinante. Ce qui est présenté comme une série ressemble presque à un très long film qui ne laisse jamais de part à l'ennui. En traitant de plusieurs thématiques (l'amour, la vengeance, la choc des cultures, l'émotion) à sa façon dans des décors magnifiques on est happés par Chaske Spencer et Emily Blunt. Les deux nous habitent sans jamais nous abandonner sur le bord de la route.

DAHMER: Monstre - L'histoire de Jeffrey Dahmer - Mini-series

Le créateur prolifique Ryan Murphy s'est intéressé à l'histoire d'un tueur en série particulier : Jeffrey Dahmer. Je dois avouer que je n'avais aucune connaissance de cette histoire avant de voir la mini-série. Durant tous les épisodes c'est à la fois l'émotion et le dégoût de l'humanité, une représentation folle de la terrifiante histoire des victimes et un homme riche en émotions aux familles qui ont dû subir tout ça. Tant dans la mise en scène maligne que le jeu des acteurs (Evan Peters a de quoi faire peur en Jeffrey Dahmer tant il incarne ce tueur de façon brillante), c'est dans le scénario que la mini-série prend aux tripes sans jamais laisser son spectateur souffler.