Les mots avaient été détournés, tellement pervertis qu’un jour les enfants ont imposé le silence. Mais, avec le silence est venue la tristesse. Rien, plus rien n’apportait la joie. Pour maintenir le silence, les enfants au regard étrange ont mis en place un système où les adultes sont un jour vidés de leurs souvenirs. Ils ont développé une machine, sorte d’intelligence artificielle, qui projette dans les appartements des images. Pas une image seule, qui obligerait à la narration, mais des images à profusion venues de partout et que la machine ne répète jamais. Pour abolir les mots, donc, un monde d’images sans fin. Le personnage que nous suivons dans ce livre de Ricardo Menéndez Salmón est nommé IL. Ce qui le sauvera, lui permettra de secouer le joug qu’imposent les enfants, ce sera un rire et un livre. Le livre, c’est parce que les mots peuvent y être lus sans être prononcés, sinon à l’intérieur de soi.
Le livre, c’est donc la conquête de la liberté. Celui-ci est en trois parties : AVANT, PENDANT et APRÈS. Parce qu’il faut aux adultes se souvenir qu’ils ont été, eux aussi, ces enfants au regard étrange, et comprendre comment tout cela est arrivé.