Le 31 décembre marque la fin, du mois, de l’année. Le jour qui suit indiquera le nouveau, nouveau mois, nouvelle année. Est-ce que cela sera si nouveau ? Est-ce que la fin de l’année est vraiment la fin de l’histoire ? Est-ce que la dernière phrase d’un roman, d’une nouvelle, vient clore définitivement le récit qui nous a tenu.e.s en haleine ? Est-ce que tout s’arrête au point final ?
« Mais vient-il jamais, dans la vie, cet autre jour ? »
Cette phrase termine une des nouvelles publiées par Marie Sizun chez Arléa en juin 2022. L'autrice en situe l’action dans des tableaux : elle s’attache à des personnages y apparaissant à peine. Ce sont Les petits personnages. Dans son écriture, ils prennent toute la place. J’ai sélectionné les dernières phrases de quelques nouvelles de ce livre. Vous en choisirez une et vous la poursuivrez de trois ou quatre phrases relançant le récit qu’elle avait terminé.
— Et, à cette pensée, elle sourit doucement, cette fois de pure joie, d’innocente gratitude, et ses jolies paupières se referment sur son secret.
— Demain matin, l’ami reprendra son train pour Paris.
— La violence de cette vie établie qui n’est pas la leur et contre laquelle, timidement, ils s’insurgent.
— Et, quand les premières gouttes de pluie se mettent à tomber, lourdes, puissantes, magnifiques, elles ruissellent sur ses joues, autorisent les larmes, et c’est comme une libération.
— Le passant inconnu, déçu, s’est déjà éloigné.
— Même le chien s’était abstenu d’aboyer.
— Puis ce fut le ronron nasillard et satisfait de voix d’hommes.
— Et c’est plus loin qu’il ne croit, l’endroit où il va.
Exemple : (n’ayant, moi-même, pas lu la nouvelle concernée, mon texte n’a pas la prétention d’en connaître le contenu. La dernière phrase de Marie Sizun devient simplement la première de mon paragraphe)
Demain matin, l’ami reprendra son train pour Paris. Il ne le sait pas encore mais il oubliera dans la chambre où il a dormi un carnet dans lequel il a pris des notes en vue de son prochain roman. Quand il débarquera à la Gare Saint-Lazare, après avoir somnolé pendant tout le voyage, il s’en souviendra brusquement. Tout à l’heure, il appellera Marguerite.
C’est à vous main tenant. Écrivez la phrase que vous aurez choisie parmi celles de Marie Sizun, poursuivez-la de trois ou quatre lignes et postez le tout dans les commentaires ci-dessous. Merci.