Parce qu'il est une préoccupation constante pour beaucoup d'entre elles, l'argent est une des principales cibles des personnes qui s'adonnent au rituel chaque premier janvier. Une enquête menée par la banque révèle ainsi que 9 australiens sur 10 l'incluent d'une manière ou d'une autre dans leurs objectifs, qu'il s'agisse de réduire leurs dépenses essentielles (pour la moitié) ou de s'efforcer d'en mettre de côté (pour 40%). Et il ne fait guère de doute que les chiffres seraient similaires dans le reste du monde.
Pour aider ses concitoyens à respecter leurs engagements et retrouver un peu de sérénité en cette période difficile pour beaucoup, le patron de la science comportementale de CommBank (au fait, dans quel autre établissement existe-t-il un tel poste ?) fournit cinq conseils concrets et opérationnels, tous basés sur des recherches psychologiques sérieuses, que, en outre, les outils déployés par la banque peuvent – ou pourraient, car certains restent à développer – également contribuer à appliquer plus facilement.
La première règle consiste à définir des cibles spécifiques, dont la réalisation est limpide et dépourvue de toute ambiguïté. Exit les énoncés aussi vague que « maîtriser mon budget » (ou « rester en forme », dans un autre domaine), qui n'encouragent pas les efforts, et place aux actions élémentaires, mesurables, aisées à instaurer, comme, par exemple, « verser systématiquement x % de mon salaire sur mon compte d'épargne » ou réserver le shopping à un seul jour de la semaine (avec un montant limité ?).
L'idée n'est pas abordée mais peut-être serait-il intéressant d'explorer la possibilité de concevoir un logiciel d'assistance à la création de résolutions ? En partant d'une ambition générique (de celles qui ne produisent aucun résultat positif), il accompagnerait l'utilisateur, sous forme de conversation, dans sa déclinaison en missions efficaces. Selon les cas, ces dernières pourraient ensuite être éventuellement mises en œuvre plus ou moins automatiquement par l'intermédiaire des services « digitaux » disponibles.
Car les deux suggestions suivantes portent justement sur la nécessité de préciser le contexte des buts fixés de manière à les rendre plus percutants et accroître de la sorte les chances de les atteindre. D'une part, il paraît important de déterminer dès l'origine les modalités d'exécution (réserver une heure chaque premier dimanche du mois afin de passer en revue les abonnements inutiles…). D'autre part, des mécanismes de motivation (assumer toutes les tâches ménagères pendant une semaine en cas de dépassement du budget mensuel…) ajoutent une impulsion récurrente aux habitudes.
Le point suivant ne sera pas nécessairement utile à tout le monde, puisqu'il émane du constat qu'une rupture majeure dans la vie quotidienne s'avère propice à la transformation des comportements. Ceux qui ont la chance de déménager ou de démarrer un nouvel emploi devraient donc profiter de cette opportunité pour réévaluer leurs pratiques et adopter d'autres usages. Dans une moindre mesure, un retour de vacances peut jouer le même rôle, à travers le questionnement des routines de travail.
Enfin, il ne faut jamais oublier que la volonté et la détermination, bien qu'indispensables pour initier une démarche et la soutenir durant les premiers temps, suffisent rarement à aller au bout d'un rêve. L'activation d'automatismes quand prédomine l'enthousiasme des débuts – mise en place de transferts périodiques, suppression des notifications tentatrices… et tout ce qui va dans le sens des conditions contextuelles évoquées plus haut – représente un excellent moyen de maintenir le cap sur le long terme.
Si la compilation de recommandations élaborée par CommBank semble indubitablement de grande valeur pour les intéressés, et encore plus avec les références aux différents outils de son catalogue susceptibles de simplifier leur observation, je finis par me demander pourquoi l'institution ne prolonge pas son approche pédagogique avec une solution dédiée, par exemple sous les traits d'une application mobile de pilotage des bonnes résolutions. Voilà une opportunité qui mériterait d'être évaluée… pour 2024.