C’est le message lancé aux jeunes Camerounais par Souleymanou, conducteur de mototaxi admis au cycle B de l’Enam 2022 reçu par le Minfopra mardi dernier à Yaoundé.
Dénouement heureux pour le candidat Souleymanou, conducteur de mototaxi dans la ville de Yaoundé, admis définitivement au cycle B de l´Ecole nationale d’Administration et de Magistrature (Enam), cycle B section administration générale. Le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra) Joseph Le a accordé une audience à ce dernier, à la demande de ses collègues venus dire merci pour sa réussite. Seul le travail a permis à ce dernier de relever le défi, lui qui n´avait aucun soutien, la détermination a été la clé du succès.
Beaucoup de personnes n´y croyaient pas au départ, au regard des préjugés sur cette institution généralement réservée aux plus nantis. « Je suis définitivement admis à l´Enam cycle B section administration générale, c´est pour moi un sentiment de fierté, une joie inégalable de pouvoir accéder à cette prestigieuse école qui forme les hauts cadres de l´administration camerounaise. Je suis issu d´une famille polygamique, j´ai assez de responsabilités, j´ai huit petits frères, je suis à Yaoundé depuis 2011, je ne pouvais pas baisser les bras, je ne pouvais pas courir le risque de retourner au village parce qu´il y a plusieurs charges derrière moi, tout le village compte sur moi, je me suis mis au travail aujourd´hui la chance a tourné de mon côté. Pour réussir, je n´avais personne derrière moi, seul le travail et rien que le travail, une fois de plus je demande à la jeunesse de croire en leurs chances, d´oser, un jour la chance va vous suivre », indique Souleymanou.
Lire aussiCameroun : Le premier adjoint au Sultan des bamouns démissionnePour le Minfopra, la situation est difficile mais il ne faut jamais désespérer, il faut compter sur la performance et les quotas. « Merci pour votre geste spontané, personne ne doit désespérer, surtout vous les jeunes, personne ne doit désespérer de notre père à nous, toutes les couches sociales doivent être représentées et se reconnaissent. C´est cette politique que nous appliquons ici au Minfopra, à l´Enam et dans tous les autres concours administratifs. Nous tenons compte de deux principaux critères, la performance du candidat et ensuite le quota régional. Ce qui a fait réussir Souleymanou, c´est son travail et rien que son travail qui est la seule magie. Qu’on soit benskineur, bayam-sellam, pousseur, si on travaille bien quel que soit l’endroit où vous êtes, votre étoile va briller un jour. Benskineur hier, et depuis ce matin le voilà a l´Enam, chacun parmi vous peut avoir le même destin, il ne faut jamais désespérer », indique Joseph Le.
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