Quelques mots sur le Sous-marin Peral, un recueil de nouvelles que l'on finit de lire comme un roman, et une rencontre en novembre à Paris avec l'auteur, Juan Carlos Mondragón. Une forme d'hommage aux anciennes et précieuses relations intellectuelles entre l'Uruguay et la France.
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Onze nouvelles, toutes aussi étranges qu'ancrées dans des réalités volantes. Il faut dire que même si le sous-marin et son ingénieur espagnol ont bien existé, ils n'ont jamais répondu à la moindre attente portée en eux. Comme si l'idée qu'ils avaient voulu représenter s'était retrouvée contrainte de fuir devant des incertitudes par trop impalpables pour être vraiment probables.
Alors le lecteur ne sort la tête de l'eau que pour se retrouver confronté à des réalités vécues à un moment ou un autre avec les yeux fermés de peur qu'elles l'atteignent de trop près. Le sous-marin est là, ou non. Il va, imperceptible, d'une nouvelle à l'autre, d'un lieu à l'autre, pour nous transporter dans des récits dont on ne se défait pas aussi facilement. Sans quitter le carton à dessin, ou un vague port d'attache, le sous-marin se pare de défroques incertaines évoquées par les personnalités changeantes du moi de l'auteur de chaque nouvelle. L'un après l'autre, quel que soit leur âge, voici que ceux qui s'engagent dans les récits semblent vouloir s'assurer qu'ils se trouvent bien là au cœur d'une de ces aventures passionnantes qui finissent toujours dans une incertitude soigneusement entretenue par Juan Carlos Mondragón, écrivain libéré de ses frontières.
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Juan Carlos Mondragón est né en 1951 à Montevideo. Il est critique littéraire, professeur de littérature, et bien sûr écrivain notoire.
Il a poursuivi sa formation en Europe dès 1985 pour un doctorat en Sciences de l'Information (Université autonome de Barcelone), puis pour une thèse sur l'œuvre de fiction de Juan Carlos Onetti à la Sorbonne-Nouvelle de Paris.
Son attachement aux relations traditionnelles entre l'Uruguay et la France, comme elles ont été décrites sur ce site par Omar Mesa (article 851), lui avait déjà permis de recevoir en 1984 le Prix de l'Alliance Française ; Jules Supervielle pour son essai "El arte de comparar (la estética del fracaso en Isidore Ducasse". Suivirent quantité de prix qui l'accompagnèrent dans son installation en France pour assurer des cours de civilisation et littératures latino-américaines dans les universités de Grenoble, puis de Lille.
Il est membre correspondant de l'Académie des Lettres d'Uruguay depuis 1988. Et en 2015 il a reçu la Médaille du Sénat français au titre de son apport aux relations intellectuelles entre les deux pays.
Il organise une page web présentant essais et fiction : Cabaret literario La Coquette : https://mondragonvaracchi.com/
Parmi ses divers titres en français, citons :
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