Le maréchal Khalifa Haftar, commandant en chef de l’Armée nationale libyenne, a déclaré que la Libye ne disposait plus que d’une seule chance pour élaborer une feuille de route visant à régler la crise politique en cours et pour organiser les élections. C’est ce qu’a annoncé le portail d’informations Al Marsad.
Dans cette optique, il appelle Tripoli à procéder sans tarder à un dialogue panlibyen. Selon lui, l’intégrité du pays est un point critique et aucun empiétement à son égard ne peut être toléré.
De plus, le maréchal exhorte l’ONU à assumer la responsabilité pour la situation critique en Libye.
Khalifa Haftar insiste également pour que les circonstances de l’extradition d’Abou Agila Mohammad Massoud al-Marimi, suspect dans l’affaire Lockerbie, à Washington, soient élucidées. Il a assuré la famille du Libyen extradé de tout soutien nécessaire.
L’affaire Lockerbie
Le village écossais de Lockerbie a été le théâtre de l’explosion et du crash d’un Boeing 747 qui effectuait un vol entre Francfort et New York le 21 décembre 1988. L’attentat, le plus important de l’histoire moderne de l’Europe occidentale, a tué 243 passagers et 16 membres d’équipage ainsi que 11 habitants de la localité.
Lire aussiCameroun : Les excuses du pasteur ayant prédit la mort de Samuel Eto’oSelon l’hypothèse la plus courante, reconnue par la justice britannique, il a été organisé par les services secrets de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi pour se venger du bombardement américain de la Libye en 1986.
En 1999, les autorités libyennes ont extradé deux officiers du renseignement soupçonnés d’être impliqués dans l’affaire vers le Royaume-Uni. L’un d’eux a été reconnu non coupable et l’autre, Abdel Basset El Migrahi, condamné en 2001 par un tribunal écossais à la réclusion à perpétuité. Mais en 2009, diagnostiqué d’un cancer, ce dernier a été libéré. De son retour en Libye, il est décédé trois ans plus tard.
Abou Agila Mohammad Massoud al-Marimi, suspect dans l’affaire Lockerbie, a été accusé il y a deux ans par les États-Unis d’avoir fabriqué l’engin explosif utilisé lors de l’attentat. La Chambre des représentants libyenne a répondu par une résolution rejetant les tentatives de rouvrir le dossier Lockerbie. Les législateurs libyens ont déclaré que toutes les personnes impliquées dans la réouverture de l’affaire devaient être poursuivies pour haute trahison. Le ministère de la Justice du gouvernement d’union nationale de Libye a souligné que « l’affaire Lockerbie » était « complètement close juridiquement et politiquement et ne pouvait être rouverte » selon « le texte de l’accord conclu entre la Libye et les États-Unis le 14 août 2008 » (au moment de la fin du versement des indemnités). Cependant, en décembre 2022, al-Marimi a été extradé à Washington, ce qui émeut beaucoup les milieux politiques libyens.
Lire aussiState Burial of President Deby : Ceremony of Overflowing EmotionsSituation politique en Libye
À l’heure actuelle, la Libye vit avec deux cabinets ministériels dont l’un siège dans l’est du pays, dirigé par Fathi Bachagha, et l’autre s’appelle le gouvernement d’union nationale (GNA), avec Abdel Hamid Dbeibah à la tête. La période de transition établie par les Nations unies à l’issue des accords de Genève a expiré le 22 juin, date à laquelle la Libye devait avoir un président et un parlement élus. Les élections, prévues pour décembre 2021, ont été annulées et aucune nouvelle date n’a toujours été fixée.
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