Depuis qu’il avait recueilli ce chien, Alphonse R. pensait qu’il tenait là un spécimen particulièrement intelligent de la race canine. Il lui apprit à ouvrir et fermer les portes, à s’essuyer les babines et à marcher sur les pattes antérieures. La nuit toutefois, en cachette de son maître, le chien quittait sa couche et allait lire Schopenhauer dans la bibliothèque.
Aussi, un matin, le chien déroba le pistolet d’Alphonse R. et lui colla une balle dans la tête. D’après le vétérinaire, le chien lassé de se sentir rabaissé à un phénomène de foire avait perdu la tête.