Pour que cette troisième partie porte encore mieux son nom, voici un artiste largement débridé.
Farce zoophile ou pénétrante provocation? Le russe Oleg Kulik cultive le suspens. Sa mission sur terre : rapprocher l'homme et l'animal à tout prix. Même à celui du ridicule.
Figure majeure de la nouvelle génération d'artistes russes, Oleg Kulik est surtout connu pour sa performance en 1996 à Stockholm, où il apparaît nu sous la forme d'un dangereux chien enchaîné. Le scandale a éclaté dés l'instant où Oleg Kulik, contrairement aux attentes du public occidental, s'est réellement comporté comme un chien en mordant certains spectateurs. L'œuvre d'Oleg Kulik est constituée de photographies le mettant en scène avec des chiens dans des situations surréalistes, qui mélangent allègrement l'humour, la sexualité, la violence et la politique. Pour le Pavillon Yougoslave de la Biennale de Venise 2001, Oleg Kulik a exposé une nouvelle série photographique moins subversive, montrant l'être humain réduit à un spectre perdu dans un paysage artificiel. Ces images rejouent le conflit atemporel entre l'homme et la nature, engageant une réflexion sur la place de l'homme dans le monde. Plus provoquant, une autre série, Nouveau Paradis (2001) met en scène l'image de corps humains nus à la gestuelle pornographique, superposée à la photographie d'animaux empaillés. A sa manière, Oleg Kulik questionne notre anthropocentrisme.
Et comme quoi tout ne partait pas de si loin que ça, cette petite phrase de l'artiste :
« Je vis avec un
chien, je suis vraiment un artiste, je pense qu'il faut inciter au
rapprochement de l'homme et de l'animal » (Oleg
Kulik).
Je vous laisse seul juge.