En janvier sortira chez Almora une traduction du grand maitre dzogchen Tulku Urgyen Rinpoche.
Il s'agit d'enseignements directs, magnifiques pour révéler la nature de l'esprit.
Merci à Nathalie Koralnik et Patrick Sammut pour leur impeccable traduction.
Extrait:
"Ce que vous devez voir, c’est qu’il n’y a rien à voir. Selon une formule célèbre : « Le fait qu’il n’y a rien à voir est vu clairement et intensément. » Comme c’est vide, il est certain qu’il n’y a rien à voir. C’est vide, ce n’est pas une substance concrète, mais cette vacuité a une qualité connaissante qui est la conscience. La qualité vide réfute l’extrême de l’éternalisme tandis que la qualité connaissante réfute l’extrême du nihilisme.
Lorsqu’ils reconnaissent cela, la plupart des gens disent : « Je ne vois rien du tout. » Qui est celui qui voit qu’il ne voit rien du tout ? S’il n’y avait pas de qualité connaissante, comment pourrait-on prétendre que l’on ne voit rien ? Est-ce que l’espace pourrait voir qu’il ne voit rien du tout ? La qualité connaissante est ce qui voit qu’il n’y a rien à voir. C’est ce qu’on appelle voir la vacuité — voir qu’il n’y a pas de chose à voir. Ce n’est pas quelque chose caché, c’est totalement direct.
Lorsque je donne des enseignements sur l’esprit, presque tout le monde dit : « Je ne vois rien. » Le fait qu’il n’y a rien à voir prouve que notre nature est vacuité, mais le fait que « nous voyons » qu’il n’y a rien à voir prouve qu’il y a aussi une qualité connaissante. C’est ce que l’on appelle « voir à l’instant même où l’on regarde », directement. Ce n’est pas que nous nous acheminons lentement vers la nature de l’esprit et que nous l’avons ratée, parce que nous avons cherché trop haut ou trop bas. Ce n’est pas que nous n’en voyons qu’une moitié tandis que l’autre moitié reste cachée. Elle est vue à l’instant même où l’on regarde."
Tulku Urgyen