Le rêve de Théa - A. F. Lebrun

Corps parfait, mec parfait, vie parfaite. Voilà comment Théa conçoit les choses. Aussi panique-t-elle sérieusement lorsque son ventre se met à grossir sans aucune explication. Elle n'est ni enceinte, ni malade, pourtant. Pour elle, c'est son monde qui s'effondre. Elle décide de se cacher, de se retirer pour essayer de comprendre ce qui lui arrive. C'est alors qu'un vieux souvenir remonte à la surface: un roman qu'elle a commencé à écrire. La belle histoire d'amour d'Adam et Clara, dans leur beau manoir. Pourquoi ne pas la continuer? La demande est plus pressante qu'elle ne le pense car devant elle se matérialise alors Adam, tout droit sorti de ses pages. Il l'en supplie: il faut terminer l'histoire. La plume en main, Théa retrouve peu à peu le sens de sa vie.

Ce roman m'a été proposé par l'autrice et je l'en remercie chaleureusement. 
Le postulat de départ est très intéressant. Le personnage d'Adam, sombre et mystérieux, évadé d'une histoire dont il est prisonnier tant qu'elle n'a pas été écrite, est très touchant. On le devine très vite: son idylle avec Clara va mal tourner. Non seulement il le sait, mais l'autrice le sait aussi, et tous les deux savent bien qu'ils n'ont pas le choix et qu'il faut continuer l'histoire pour s'en libérer l'un comme l'autre. J'ai beaucoup aimé cette mise en scène de la relation obsessionnelle et profondément sentimentale entre une autrice et ses personnages, qui amènent réalité et fiction à se confondre. Il y a vraiment du potentiel là-dedans. J'ai d'ailleurs regretté que l'histoire d'Adam et Clara, qui donne lieu au roman écrit par Théa, soit seulement esquissé et n'ait pas un peu plus de profondeurs qui auraient pu faire écho à l'histoire de Théa et donner un peu plus d'épaisseur à l'importance de ce roman pour sa reconstruction.
Cependant, je n'ai pas vraiment accroché à Théa. J'ai trouvé le personnage traité avec trop de superficialité pour réellement m'y attacher. Certaines de ses décisions m'ont paru manquer de sens, sa relation avec sa meilleure amie Clémence manque de profondeurs. Les personnages secondaires sont d'ailleurs assez peu creusés et c'est dommage, car ils ont beaucoup de potentiels. On a un peu le sentiment qu'ils accompagnent l'intrigue sans y jouer véritablement de rôle. Cela renforce une impression de lecture dans laquelle la fiction est un prétexte à un cheminement de développement personnel et malheureusement, je suis très peu cliente de ce genre-là, justement parce qu'il a tendance  faire passer les ressorts narratifs et les constructions de personnages au second plan. Ce n'est pas pour moi.

La note de Mélu:

Un mot sur l'autrice: Anne Françoise Lebrun est formée en coaching de vie et feng shui et a publié des livres de développement personnel avant de se lancer dans ce roman.