Comme elle vieillissait, chaque soir elle craignait le moment de se mettre dans son lit, redoutant de ne jamais se réveiller le lendemain. Souhaitant ardemment mourir sans souffrir ni se rendre compte de rien, elle espérait pourtant partir dans son sommeil mais la perspective de cesser de vivre et de connaitre l’étrange expérience de la mort la terrorisait. Mais chaque matin elle se réveillait, jour après jour, soulagée en ouvrant les paupières. D’après son fils, elle aurait deux-cent cinquante ans à la fin du mois.