Durant les quelques jours de vacance cet été, j’ai renoué avec un vrai plaisir: lire un livre. Pas une revue, un journal ou un blog qu’on lit pour se tenir au courant: un livre. Quelque chose de vraiment dense et nourrissant pour la tête. (D’ailleurs j’ai fait un bon ménage de mes fils RSS au retour…) Il s’agissait des mémoires de Hubert Reeves intitulées comme la chanson “Je n’aurai pas le temps“.
Il s’agit en fait de plusieurs livres en un. L’auteur part de son enfance dans un Québec religieux et des expériences qui l’ont incité à s’intéresser aux sciences. Puis il décrit son cheminement à l’université et dans sa vie de chercheur. J’ai particulièrement aimé le récit de son séjour un URSS où on plonge d’un coup dans une ambiance de roman d’espionnage. Vers la fin, ça ce transforme en une suite d’essais. Il présente le guide de survie du chercheur, qui jette un regard éclairé sur ce monde unique et plutôt incompris. Il termine avec sa nouvelle vocation, celle de préserver la diversité de la vie sur notre planète. La citation qui m’a fait le plus de bien dans le livre est certainement:
“Nous avons trop peu de temps pour le gaspiller à nous presser!”
Il la doit à un de ses professeurs du Collège Brébeuf. Si elle résonne autant, c’est que j’étais précisément en réflexion sur cette question. On souffre tous de manque de temps chronique. Il faut se faire à l’idée: nous n’aurons pas le temps nous non-plus. Pas le temps d’apprendre tout ce qu’on veut apprendre, pas le temps de jouer assez dehors avec notre famille, pas le temps de monter tous les projets que l’on souhaiterait… Une fois que l’on a accepté ça avec sérénité, il nous reste à choisir avec soins ce qu’on fait en priorité, et ne pas gaspiller le précieux temps à nous presser.
[Photo: Benoît Derrier sur Flickr]