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Peut-on aborder les relations internationales avec une perspective libérale?, conférence de Jean-Baptiste Noé

Publié le 15 décembre 2022 par Francisrichard @francisrichard
Peut-on aborder les relations internationales avec une perspective libérale?, conférence de Jean-Baptiste Noé

Le 13 décembre 2022, à 18 heures 30, Jean-Baptiste Noé, rédacteur en chef de la revue Conflits, était l'invité en ligne de l'Institut Libéral pour donner une conférence sur le thème:

Peut-on aborder les relations internationales avec une perspective libérale?

En préambule, le conférencier remarque que les libéraux parlent rarement de relations internationales. Or, pour lui, le libéralisme ne se cantonne pas à l'économie, c'est une pensée du droit.

Le libéralisme s'intéresse à la place de la personne et aux échanges entre les personnes, échanges qui s'élargissent à la famille, puis à la nation, enfin aux relations internationales.

Pour en venir à ces dernières, historien de formation, Jean-Baptiste Noé part de trois thèmes grecs, qui figurent dans l'Histoire de la Guerre du Péloponnèse de Thucydide:

- philia : l'amitié libre de personne à personne;

- polis: l'ordre politique, la cité, qui ne marche que s'il y a de la philia

- isonomia: la même norme, qui est l'autre condition pour que la polis fonctionne.

Un raccourci est de considérer les libéraux comme des extrémistes de droite. Or les libéraux, tels que Frédéric Bastiat ou Alexis de Tocqueville, étaient classés à gauche à leur époque.

Les libéraux ne sont ni des conservateurs (qui sont à gauche avec quelques décennies de retard), ni des réactionnaires (qui sont à gauche avec un siècle de retard). Exemple: la colonisation.

Des gens de gauche ont voulu la colonisation. Ainsi Léon Blum la soutenait-il en disant que c'était le devoir des races supérieures d'éduquer les races inférieures. Puis la soutinrent des gens de droite.

Les libéraux, tels que Raymond Aron, ce qui lui a été reproché, se sont toujours opposés à la colonisation. Frédéric Bastiat disait même du système colonial que c'était la plus funeste des illusions.

Jacques Marseille, marxiste avant de devenir libéral, s'est rendu compte en étudiant la colonisation qu'elle était un obstacle au développement du capitalisme, contrairement à ce que disait la doxa.

L'intégration et l'assimilation furent des échecs économiques et intellectuels parce qu'elles étaient imposées: c'était du constructivisme social; les personnes ne vivaient pas librement entre elles.

L'humanitaire est une autre forme de colonisation. Il prétend apporter paix et développement. Or force est de constater que ce sont les pays (asiatiques) qui n'ont pas reçu d'aides qui se sont développés:

On appauvrit les gens et on vient leur apporter de l'aide.

La question migratoire africaine se pose parce qu'il y a traite humaine, une nouvelle forme d'esclavage. Pour les métiers dits sous-tension, par ex., on fait venir des Africains et on appauvrit l'Afrique.

Pendant de cet appauvrissement de l'Afrique, un autre résulte de l'émigration des cadres, qui lui manquent, tandis que se développent prostitution et criminalité dans les pays d'accueil des immigrés.

Pour vivre en commun, les personnes doivent avoir la même norme, isonomia, le même logiciel mental. Or il y a trois systèmes juridiques dans le monde: le Code Civil napoléonien, la Common Law et la Charia.

Si le logiciel est différent, il faut s'adapter et choisir le moindre mal. Si l'on veut appliquer les principes, alors il faut montrer l'exemple, respecter p.ex. liberté de la presse et intégrité des personnes.

Si l'on veut éviter que le monde ne décline, il faut de la volonté, le contraire de l'hubris, qui est une volonté mal orientée, parce qu'elle n'est pas au service de la liberté. On ne peut être puissant sans volonté...

Francis Richard


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