Aigrette ou héron, l’échassier courait le long d’un champ encore enneigé près duquel je passais en voiture. Au retour, j’ai retrouvé le recueil de Marc Le Gros, Tétralogie des oiseaux du halage. Le poème qui suit celui du corbeau est celui de l’aigrette, Le chant de l’aigrette.
Si le corbeau est plutôt un oiseau des terres, l’aigrette est plutôt oiseau des plans d’eau et, dans ce poème, de la mer, puisqu’elle subit les rires des mouettes.
« Comme une langue étrangère
dont on aurait connu
la musique
quelque part dans la proximité
fragile
d’un autre âge
l’aigrette passe
et chaque fois la neige tombe et nos yeux
chaque fois prennent le rond
des vieux calots de verre de l’enfance »
Nous suivons ce vol.
« elle passe alors elle
dans ce rêve d’Égypte qu’elle est toujours »
C’est ce vol qui est son chant
« L’aigrette ne chante pas
son cri ne lui ressemble pas
(…)
c’est un très vieux pays
traversé d’impatiences »
L’image ci-contre est un tableau de Vonnick Caroff, photographié par Liza Guillamot.